envoyé spécial France 24 à Nîmes. – À Nîmes, où se prépare le grand départ de la Vuelta a España 2017, les attaques terroristes qui ont frappé la Catalogne ont plongé toute une ville dans la consternation. L'ambiance initialement festive a laissé place à la stupeur.
Au lendemain des attaques qui ont frappé la Catalogne, la presse sportive ibérique avait donné le ton : pas de sport sur les unes, traditionnellement dédiées aux exploits du Real ou du Barça. L'Espagne, terre de sport par excellence, peine encore à détourner son regard de l'horreur. À Nîmes, l'ambiance est elle aussi particulièrement lourde, et pour cause... la ville française accueille, samedi 19 août, le départ de la Vuelta a España. Un événement planétaire qui devait être l'occasion d'une belle fête dans les rues de l'une des agglomérations les plus hispanophiles de l'Hexagone.
Drapeaux en berne et minute de silence ce soir aux jardins de la fontaine avec les officiels et les coureurs de @lavuelta @nimes #BCN pic.twitter.com/f97Q9PD8Y0
Ville de Nîmes (@nimes) 18 août 2017Mais aux abords des célèbres Arènes nîmoises, les discussions ne tournent pas autour de Froome, Nibali, Contador ou Bardet. "Difficile d'avoir le cœur au vélo aujourd'hui... Avec ce qu'il s'est passé, franchement, l'ambiance est un peu plombée", reconnaît Daniel, un originaire de Valence venu passer le week-end avec des amis dans la cité gardoise. Un sentiment partagé par la plupart des vacanciers à Nîmes, à quelques heures du départ de la 72e édition de la Vuelta.
Une minute de silence à Nîmes
Dans l'urgence, l'organisation de l’événement a quelque peu modifié son programme pour rendre un hommage appuyé aux victimes des attaques de Barcelone et Cambrils. En préambule de la présentation des équipes, dans les Jardins de la Fontaine, l'assistance a observé une minute de silence poignante.
A minute of respect at the opening ceremony of @lavuelta for the lives lost in Barcelona yesterday pic.twitter.com/SRtNa2t6ai
Team Caja Rural-RGA (@CajaRural_RGA) 18 août 2017La veille, le directeur de la course, Javier Guillén, avait tenu à s'exprimer. "Nous sommes consternés par le dramatique attentat de Barcelone et nous condamnons fermement ces actes. Nous souhaitons exprimer notre solidarité envers les victimes et remercier le peuple français et la ville de Nîmes pour leur solidarité et pour le soutien qu'ils nous ont témoigné en ces temps difficiles", avait-il déclaré.
"Continuer a vivre notre vie normalement"
À l'inverse d'autre pays précédemment touchés par des attaques similaires, l'Espagne a décidé de maintenir les événements sportifs prévus cette fin de semaine. La Vuelta, donc, mais aussi l'ensemble des rencontres de football qui doivent se tenir dans le cadre de la Liga. Une décision unanimement saluée dans le peloton, à l'image du triple-vainqueur de la course Alberto Contador, qui s'est voulu rassurant quant à d'éventuelles menaces autour de la course. "Je crois qu'il ne faut pas y penser, cela n'apporte rien. [...] C'est incroyable qu'il se passe ce genre de choses à notre époque. Je crois que le mieux pour rendre hommage [aux victimes, NDLR], c'est de continuer à vivre notre vie normalement", a-t-il insisté.
Les questions autour de la sécurisation des courses cyclistes sont récurrentes. À la différence d'autre manifestations plus "circonscrites", les grands tours sont par nature des événements particulièrement complexes à sécuriser, puisqu'ils drainent des millions de spectateurs sur le bord des routes, comme ce sera le cas sur les quelque 3 300 km de cette édition 2017 de la Vuelta.