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Spotify fait aussi le ménage et retire des groupes suprémacistes blancs de sa plateforme

Suite à la violence des événements de Charlottesville, Spotify a décidé de supprimer tous les artistes et groupes de musique haineux de sa plateforme de streaming musical, afin de dénoncer l'action des suprémacistes blancs aux États-Unis.

La violence des événements de Charlottesville a poussé plusieurs fournisseurs de noms de domaine à agir contre le mouvement haineux des suprémacistes blancs. Aujourd'hui, même les plateformes de musique en streaming s'y mettent. Spotify a ainsi retiré plusieurs groupes de musique suprémacistes blancs de son site, comme l'a rapporté Billboard le 16 août.

Ce n'est pourtant pas comme si les hébergeurs de musique américains ignoraient l'existence de tels groupes. Le Southern Poverty Law Center avait qualifié il y a trois ans déjà plusieurs artistes de "groupes haineux". Le lundi 14 août, le site Digital Music News avait publié un article intitulé "Je viens juste de trouver 27 groupes de musique suprémacistes sur Spotify".

"Nous sommes heureux d'avoir été alertés de leur existence"

Spotify a confirmé à Billboard qu'il avait supprimé ces groupes de sa plateforme, mais a refusé de donner des noms en particulier. "Le contenu illégal et les éléments favorisant la haine ou incitant à la violence en raison de la race, religion, sexualité ou autre ne sont pas tolérés", a déclaré un représentant de Spotify à Billboard. "Nous avons agi pour supprimer ces contenus dès qu'ils ont été portés à notre attention. Nous sommes heureux d'avoir été alertés de leur existence."

La plateforme de streaming chercherait aussi un moyen de bloquer proactivement tout type de recommandation ou de mise en avant de ce genre de musique.

Ménage chez Deezer et Pandora

La plateforme française Deezer a elle aussi déclaré qu'elle prenait des mesures concernant ces groupes de musique suprémacistes. "Deezer ne ferme pas les yeux sur toutes les formes de discrimination ou de haine envers des individus ou groupes en raison de leur origine, religion, genre ou sexualité", précise un porte-parole de Deezer. "Nous examinons activement et rapidement le contenu de notre plateforme, et continuerons d'enlever tous les contenus qui sont, d'une manière ou d'une autre, en lien avec le mouvement suprémaciste ou leur système de valeurs."

De son côté, Pandora – non disponible en France – s'est aussi engagé contre ces groupes, même si la plateforme a précisé à Mashable qu'elle avait "déjà supprimé la plupart de ces artistes haineux en 2014".

Des playlists pour promouvoir des valeurs positives

Dans le même temps, Spotify a créé une playlist intitulée "Patriotic Passion" qui intègre entre autres la version de Jimi Hendrix de "Star Spangled Banner", la chanson "Americano" de Lady Gaga, "American Teen" de Khalid ou encore "Freedom" d'Akon.

Our Patriotic Passion playlist is a soundtrack to an America worth fighting for. https://t.co/6KU4Slx55c

— Spotify (@Spotify) 16 août 2017

L'entreprise Suédoise n'a jamais eu peur de promouvoir des playlists s'opposant aux actions prises par le gouvernement américain. La plateforme avait par exemple lancé en juillet 2017 l'initiative "I'm with the banned" ("Je suis du côté des bannis") qui mettait en avant des chansons et des vidéos d'artistes venant d'Iran, de Syrie, de Somalie, du Yémen, du Soudan et de Libye – six pays concernés par l'interdiction d'accès au territoire de Donald Trump.

L'équipe éditoriale de Deezer a aussi prévu de dévoiler une playlist en soutien aux victimes des événements de Charlottesville, d'après leur porte-parole. Apple Music n'a lui pas réagi aux demandes d'interview de Mashable, on ignore donc encore si la plateforme a décidé de prendre une décision similaire.

– Retrouvez l'article de Kerry Flynn sur Mashable.

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