Au 100e jour passé à la tête de l'État, des élus dressent un premier bilan de l'action d'Emmanuel Macron. De l'état de grâce aux premiers couacs, retour sur les réactions du monde politique.
Le gong des 100 premiers jours du quinquennat a retenti lundi 14 août pour Emmanuel Macron. Une première séquence politique marquée par deux textes emblématiques définitivement adoptés : l'un porte sur la moralisation de la vie politique et le second autorise le gouvernement à réformer le code du travail par ordonnances.
Ces trois premiers mois de gouvernance ont également été marqués par son passage de l'état de grâce à une chute inédite de popularité dans les sondages. "Emmanuel Macron sort de l'état de grâce pour rentrer dans l'atmosphère et assumer le coût politique de ses arbitrages", a commenté le politologue Jérôme Fourquet, de l'institut de sondages Ifop.
Courbes de popularité des présidents de la Ve République lors de leurs trois premiers mois de mandat (source Ifop) #AFP pic.twitter.com/OzOk9shLRj
— Agence France-Presse (@afpfr) 13 août 2017Macron a jeté "les bases d'une transformation profonde"
Un premier cap symbolique qui n’a pas échappé aux acteurs politiques de tous bords prompts à commenter les débuts du nouveau président, dont l’un de ses plus fervents soutiens, Christophe Castaner. L'action des trois derniers mois a permis, selon le porte-parole du gouvernement, d'engager une triple transformation, politique, économique et de l'action publique, avec le renouvellement en profondeur de l'Assemblée nationale, le vote de la loi de moralisation de la vie politique ou l'habilitation donnée au gouvernement de réformer le Code du travail par ordonnances.
Les 100 jours écoulés depuis l'élection d'Emmanuel Macron ont "permis de jeter les bases d'une transformation profonde" du pays, a poursuivi ce marcheur de la première heure, dans une tribune postée dimanche sur son compte Facebook.
Chez Macron, "l'image est meilleure que le son"
Les réactions du député Les Républicains Damien Abad sont nettement moins enthousiastes. Le parlementaire a exprimé lundi sa "déception". "C'est surtout 100 jours pour une déception. À part la loi sur le rétablissement de la confiance [loi sur la moralisation de la vie politique, NDLR], peu de choses ont changé. Aucune réforme de grande ampleur malheureusement n'a été engagée", a déploré le député de l'Ain sur RMC. "Chez Emmanuel Macron, l'image est meilleure que le son. Sur le plan international diplomatique et européen, le bilan est plutôt positif. Sur le plan intérieur, le compte n'y est pas", a-t-il dénoncé.
"La lutte contre le chômage n'a pas démarré, la lutte contre la pauvreté n'a pas démarré, parce que les grands chantiers n'ont pas été lancés", a-t-il ajouté, estimant que "le vrai rendez-vous" arriverait l'automne avec le vote du budget.
Les 100 jours de Macron, entre promesses tenues et défis à relever https://t.co/i929szG4ka par @HerveAsquin et @SabineWibaux #AFP pic.twitter.com/jF8B7NVxEz
— Agence France-Presse (@afpfr) 13 août 2017"Manipulateur et clanique"
Le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a, pour sa part, indiqué qu'"Emmanuel Macron et ceux qui l'entourent ont raté le début de ce quinquennat", dimanche dans les colonnes du Journal du Dimanche. "La campagne électorale avait bâti l’image d’un homme et rassembleur. On le découvre manipulateur et clanique."
Le secrétaire général du Front national Nicolas Bay a, lui, jugé dimanche que 100 jours après l'élection d'Emmanuel Macron, les Français étaient "lucides" sur le bilan du président qu'il a fermement critiqué. "Qu'est-ce qu'on retient finalement des 100 premiers jours ? Une baisse mineure mais pas négligeable de l'aide au logement, la hausse de la CSG, la baisse du budget de la défense, du budget du ministère de l'Intérieur, l'augmentation des places pour accueillir des migrants clandestins dans notre pays, voilà le bilan", a énuméré Bay.
Avec AFP