
Le procès de près de 500 suspects du coup d'État manqué de juillet 2016, en Turquie, débute sous haute sécurité, mardi, près d'Ankara. Le prédicateur Fethullah Gûllen, principal suspect, sera jugé par contumace.
Le plus grand procès lié au coup d'État manqué du 15 juillet 2016 en Turquie, impliquant près de 500 suspects, s'est ouvert, mardi 1er août, dans la prison de Sincan, à la lisière de la capitale turque. Les prévenus sont soupçonnés d'avoir orchestré le putsch manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan depuis la base aérienne d'Akinci au nord-ouest d'Ankara, présentée comme le centre de commandement.
Appels à la peine de mort
L'audience a commencé peu après 10 h (7 h GMT), selon une correspondante de l'AFP sur place, dans la prison où une immense salle pouvant accueillir plus de 1 500 personnes a été construite spécialement pour la tenue de procès géants liés au putsch manqué.
Quelques dizaines de manifestants, encadrés par un important dispositif de sécurité, se sont rassemblés aux abords du tribunal, certains scandant des slogans appelant à la peine de mort pour les accusés. Lorsque les suspects ont été escortés de la prison vers la salle d'audience, des manifestants les ont conspués et leur ont jeté de nœuds coulants et des bouteilles vides.
Fethullah Gûllen jugé par contumace
Parmi les suspects qui sont jugés, 461 sont en détention, sept sont en fuite alors que les autres comparaissent libres. Le principal suspect jugé par contumace est le prédicateur auto-exilé aux États-Unis Fethullah Gülen, qu'Ankara accuse d'être le cerveau du putsch, ce que l'intéressé dément catégoriquement.
Adil Oksuz, considéré comme le chef opérationnel des putschistes, est lui aussi en fuite. Il avait pourtant été arrêté après le coup avant d'être libéré dans des conditions troubles sur ordre d'un juge. Son second, l'homme d'affaires Kemal Batmaz, détenu dans une prison près d'Ankara, sera en revanche présent au tribunal.
L'ancien chef de l'armée de l'air Akin Ôztûrk figure lui aussi parmi les suspects déjà en détention. Avec d'autres accusés, il est jugé dans plusieurs procès en lien avec le putsch manqué.
Plusieurs procès de putschistes présumés se sont ouverts ces derniers mois en Turquie, où plus de 50 000 personnes soupçonnées d'être liées aux réseaux gulénistes ont été arrêtées depuis la tentative de coup d'État. En mai, un autre procès impliquant plus de 200 instigateurs présumés du putsch manqué s'était ouvert sous haute sécurité dans la prison de Sincan.
Avec AFP