
La Corée du Nord a procédé vendredi à un nouveau tir expérimental de missile balistique intercontinental (ICBM), un engin susceptible d'atteindre la côte est des Etats-Unis. Washington et Séoul ont répliqué par un exercice conjoint de missiles.
La Corée du Nord a procédé vendredi 28 juillet à un nouveau tir expérimental de missile balistique intercontinental (ICBM), susceptible d'atteindre les États-Unis, déclenchant la condamnation de la Maison Blanche et une réprimande de Pékin. Le leader communiste nord-coréen Kim Jong-Un a proclamé que désormais, "tout le territoire américain est à notre portée".
Washington, Tokyo, Séoul, Paris et l'Union européenne ont immédiatement condamné le second tir en un mois par Pyongyang d'un missile balistique intercontinental, qui a cette fois fini sa course en mer du Japon.

Condamnation internationale
"En menaçant le monde, ces armes et ces essais isolent encore davantage la Corée du Nord, affaiblissent son économie et dépossèdent son peuple", a déclaré Donald Trump dans un communiqué. "Les États-Unis prendront toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité du territoire américain et protéger nos alliés dans la région", a-t-il dit. Selon certains experts, l’altitude et le temps de vol du tir de vendredi montre qu’il était plus puissant que le test opéré le 4 juillet dernier. D’après eux, ce missile balistique pourrait ainsi atteindre des villes de la côte est des États-Unis, comme New York.
La Chine, principal allié de la Corée du Nord, s'est dite opposée aux "activités de lancement (de la Corée du Nord) contraires aux résolutions du Conseil de sécurité et aux souhaits communs de la communauté internationale".
Un exercice militaire en réaction
En réaction, les États-Unis et la Corée du Sud mènent un exercice militaire en utilisant des missiles tactiques (ATACMS) sol-sol américain et des missiles balistiques sud-coréens Hyunmoo II, a indiqué vendredi soir l'armée de terre américaine.
L'exercice conjoint s'est déroulé tôt samedi matin, heure de Séoul, peu après l'annonce par le Pentagone que les chefs militaires américains et sud-coréen avaient discuté d'"options de réaction militaire".
Le président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, a réuni d'urgence dans la nuit son conseil national de sécurité et a réclamé la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour envisager un renforcement des sanctions contre Pyongyang.
La Corée du Sud a annoncé samedi 29 juillet qu'elle allait accélérer le déploiement du bouclier antimissiles américain. L'armée américaine déploiera également dans la péninsule coréenne et ses alentours des "équipements stratégiques", a ajouté devant la presse le ministre sud-coréen de la Défense Song Young-moo, sans autre précision.
Séoul avait gelé début juin le déploiement du système américain Thaad (Terminal high altitude area defense) après une virulente campagne de la Chine, invoquant la nécessité d'une nouvelle évaluation de son impact environnemental. "Nous allons prochainement débuter des consultations sur le potentiel déploiement" des éléments encore à installer du Thaad, a déclaré le ministre. Le Thaad comprend six lanceurs, dont deux ont déjà été installés à environ 300 km au sud de Séoul.
Avec AFP et Reuters