L'homme ayant mené vendredi une attaque au couteau à Hambourg, tuant une personne et en blessant six avant d'être arrêté, était connu comme islamiste et avait des problèmes psychologiques, a annoncé la police allemande.
L'attaque a eu lieu vendredi 28 juillet, en plein après-midi, dans un supermarché de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne : un homme muni d'un couteau a tué une personne et en a blessé six autres, "en partie grièvement", avant d'être arrêté.
L'auteur de l'agression, un Palestinien de 26 ans né aux Émirats arabes unis, était en instance d'expulsion, mais n'a pu être reconduit à la frontière faute de documents d'identité en règle. Politiquement, ce point est très délicat pour les autorités allemandes et cela a relancé le début sur les réfugiés. "Ce qui me rend encore plus en colère est que l'auteur est manifestement quelqu'un qui cherchait refuge en Allemagne et qui a détourné sa haine contre nous", a ainsi déclaré le maire de Hambourg, Olaf Scholz, vendredi, après l’attaque.
Islamiste et instable psychologiquement
"Il était connu comme islamiste mais pas comme jihadiste" par les services de sécurité, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur de la ville-État de Hambourg, Andy Grote. Il s'était récemment vêtu d'habits religieux musulmans, récitait des sourates du Coran dans son foyer et avait "changé", selon les autorités locales.
Mais dans le même temps, les autorités de Hambourg ont mentionné une "instabilité psychologique" chez l'homme. Au final, la situation reste "confuse" et il n'est pas encore possible de savoir "lequel des éléments a constitué l'élément déclencheur", a souligné Andy Grote.
S'il se confirme que l'attaque au couteau est un attentat à motivation islamiste, le lien sera inévitablement fait avec le précédent acte de ce type, l'attaque au camion-bélier contre le marché de Noël à Berlin en décembre 2016, qui a fait 12 morts. Elle avait été commise par un Tunisien, Anis Amri, qui était dans une situation juridique identique : demandeur d'asile débouté, il n'en demeurait pas moins en Allemagne car sans papiers.
Le gouvernement allemand a depuis durci les règles, facilitant les expulsions de migrants considérés comme dangereux par la police et renforçant leur surveillance. Mais le maire de Hambourg a réclamé désormais un nouveau tour de vis. "Ceci montre à quel point il est urgent que ce type d'obstacles pratiques et juridiques aux expulsions soient levés", a-t-il dit. Le débat autour des migrants, qui a longtemps embarrassé la chancelière Angela Merkel après sa décision controversée d'ouvrir les portes du pays à plus d'un million de réfugiés en 2015, risque donc de ressurgir. Et ce alors que la chancelière conservatrice pensait en être débarrassée à l'orée des élections législatives du 24 septembre.
Des liens avec les milieux salafistes ?
L'auteur de l'agression de Hambourg vivait dans un foyer de migrants de Hambourg, qui a été perquisitionné vendredi soir, a indiqué samedi la police, sans donner de détails sur les résultats. Selon les médias allemands, il était connu des autorités pour des liens avec les milieux salafistes. Et pour Bild, beaucoup d'éléments "pointent en direction de l'islamisme". Mais Der Spiegel souligne aussi qu'il souffrait de problèmes psychologiques et se droguait. Ce qui laisse des zones d'ombre sur ses motivations. La police a jusqu'ici dit enquêter "dans toutes les directions".
Avec AFP