Au menu de la presse française ce jeudi 20 juillet, la désapprobation générale vis-à-vis d'Emmanuel Macron après la démission du général Pierre de Villiers, la lettre testament du juge Lambert, qui avait été en charge de l'affaire Grégory, et les états généraux de l'alimentation, qui doivent répondre à la détresse du monde agricole en France.
La presse française commente à l’unisson, la démission du chef d’état-major des armées Pierre de Villiers. Pour Le Parisien, il y a "malaise dans les rangs" de l'armée. En le poussant à la démission, poursuit ce quotidien, "Macron a semé la tempête" et déclenché une crise politico-militaire. "Nous n’avons pas eu de telle crise politico-militaire depuis le putsch des généraux d’Alger en 1961", s’émeut le général Vincent Desportes, ex-patron de l'École de guerre.
Emmanuel Macron agace la presse, lui qui a rappelé au général qu’il n’y a "qu’un seul chef". Libération titre en une sur "l'adjudant de la République", un petit chef en somme, qui fait "l’unanimité contre lui", estime pour sa part Le Figaro. Dans son édito, il est ici question d’une "double faute". Si les armées, ces dernières années, n’ont eu de cesse de jouer les variables d’ajustement, la décision du président est aussi critiquable sur la forme. "La manière dont le président a recadré un grand général est invraisemblable", estime Le Figaro. Pour Guillaume Tabard, "Jupiter est de retour dans le monde des humains". "Ce qui était à son crédit commence à être à son débit. Son autorité était saluée, son autoritarisme est désormais pointé", écrit-il. On lui reproche désormais "de trop jouer des images et d’abuser des postures". Dans Libération, Johan Hufnagel considère que "ce silence dans les rangs disproportionné que l’on impose à la Grande Muette, aux marcheurs et aux hauts fonctionnaires n’est pas un bon présage. Il peut être le signe d’un pouvoir qui lui monte à la tête".
L’affaire Grégory continue à faire les gros titres 32 ans après. Le suicide du juge Lambert et la publication de l’une de ses lettres dans L'Est Républicain livre l’explication de cette disparition subite. "J’ai décidé de me donner la mort car je sais que je n’aurai désormais plus la force de me battre dans la dernière épreuve qui m’attendrait (…) Cet énième rebondissement, écrit-il, est infâme, la machine à broyer s’est mise en marche pour détruire ou abîmer la vie de plusieurs innocents." Le "petit juge", comme il avait été surnommé après ce fiasco judiciaire, a aussi voulu défendre son enquête jusqu’à la mort, écrit Le Parisien.
Les états généraux de l'alimentation débutent ce jeudi à Bercy autour de cinq ministres. Il s'agit là d'une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, qui souhaite "des hausses de prix pour aider les agriculteurs", titre Le Figaro. Objectif : "Remettre à plat les relations entre producteurs, industriels et distributeurs... quitte à voir les tarifs augmenter dans les grandes surfaces".