
Un tribunal turc a décidé mardi de maintenir en prison six militants des droits de l'homme, dont la directrice d'Amnesty International en Turquie, Idil Eser. L'ONG dénonce un "simulacre de justice".
Un "simulacre de justice". Amnesty International en Turquie a dénoncé mardi 18 juillet la décision d'un tribunal turc de maintenir en prison six militants des droits de l'homme de l'ONG, dont Idil Eser, la directrice d'Amnesty International en Turquie.
Huit militants turcs des droits de l'homme avaient été arrêtés le 5 juillet dernier, aux côtés de deux formateurs étrangers. "Six d'entre eux ont été placés en détention et quatre autres relâchés sous contrôle judiciaire", a déclaré Andrew Gardner, chercheur spécialiste de la Turquie à Amnesty, à l'AFP. "Ils sont accusés de commettre un crime au nom d'une organisation terroriste, sans en faire partie", a-t-il ajouté. L'expression "organisation terroriste" désigne le plus souvent pour les autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le putsch manqué de 15 juillet 2016, ou les séparatistes kurdes du PKK.

Les deux formateurs étrangers, qui étaient en Turquie pour animer un atelier numérique, figurent parmi les personnes maintenues en détention. "C'était un atelier de routine sur les droits de l'homme, le genre d'atelier qui se déroule partout en Turquie, partout dans le monde", avait expliqué Andrew Gardner avant la décision du tribunal.
Aujourd'hui, nos militants étaient devant l'ambassade de Turquie pour réclamer la libération de nos collègues emprisonnés en Turquie. pic.twitter.com/acI5px8Evv
— Amnesty France (@amnestyfrance) 10 juillet 2017Les dix militants avaient été présentés lundi à un procureur pour la première fois depuis leur interpellation. Celle-ci est survenue dans un contexte de purges massives depuis la tentative de coup d'État. Plus de 50 000 personnes, dont des opposants du président Recep Tayyip Erdogan, des membres d'ONG et des journalistes ont été arrêtés. L'interpellation des militants des droits de l'homme a suscité l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara. Le Conseil de l'Europe, dont fait partie la Turquie, a ainsi exigé leur libération "immédiate".
Avec AFP