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14-Juillet : quand la visite de Donald Trump fait grincer des dents

La participation de Donald Trump au défilé du 14-juillet à Paris divise la classe politique française et suscite l'indignation des mouvements proches de l'extrême gauche. Petit florilège de tweets.

Après les "no go zone" de Paris inventées par FoxNews, les "No Trump Zone". À peine Donald Trump a-t-il foulé le sol français, jeudi 13 juillet, que des critiques hostiles à son séjour dans la capitale affluent de toutes parts. La visite du président américain, qui doit rencontrer son homologue Emmanuel Macron et participer au traditionnel défilé militaire du 14-Juillet vendredi, est loin d'être du goût de tous. À commencer par les députés d’extrême gauche qui ont dénoncé l’incongruité de ce rapprochement diplomatique.

"Un bras d’honneur au climat"

Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, a indiqué que le président américain "n'était pas le bienvenu" en guise de préambule aux critiques. "Ce n’est pas opportun, ce n’est pas souhaitable, il n’aurait pas dû être là, a surenchéri Eric Coquerel, député de la France insoumise sur France 2. L'écologiste Yannick Jadot a fustigé pour sa part "une récompense symbolique indigne" faite à un président américain "qui a fait un bras d'honneur à l'Humanité et au climat".

Donc @realDonaldTrump c'est non seulement plus de pollution mais aussi + de bouchons. Cette invitation au 14/7 est décidément malodorante

— Eric Coquerel (@ericcoquerel) 13 juillet 2017

Même indignation chez certains observateurs politiques. "Poutine à Versailles, Trump au 14-Juillet : on est plus dans la politique spectacle, dans l'émotionnel et la mise en scène que dans la construction d'une véritable ligne de politique étrangère", analyse le spécialiste des relations internationales Bertrand Badie.

À droite, la visite de l’hôte de la Maison Blanche à Paris ne semble pas troubler les esprits. "Je trouve ça très bien, je ne vois pas pourquoi le président Trump ne pourrait pas assister au défilé du 14 juillet", explique Nicolas Dupont-Aignan.

La visite du président #Trump est une bonne chose. Les États-Unis sont notre allié historique. Laissons les pleureuses pleurer !#TrumpParis pic.twitter.com/gWpLCoS6OQ

— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 13 juillet 2017

"Fausse polémique"

Du côté de l’Élysée, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a jugé jeudi "un peu indigne" la "fausse polémique". Ce dernier a par ailleurs fait valoir "l’enjeu diplomatique". "Les États-Unis aujourd'hui sur certains sujets comme sur le climat se replient sur eux-mêmes. (...) Donc (soit) on a une posture, on condamne, on rejette, on dit ‘il est pas sympa, on l'aime pas et on lui parle plus’, ou alors on a l'inverse, ce qu'Emmanuel Macron veut le faire, c'est-à-dire le ramener dans le cercle, le ramener dans la discussion". Et de poursuivre, "Si la France peut jouer un rôle de facilitateur, moi je suis fier que ce soit Emmanuel Macron qui contribue à ça", a ajouté le porte-parole.

Le Premier ministre Édouard Philippe a lui aussi tenu à justifier la présence du président américain : "Inviter le président 100 ans après, ça me semble justifié et je comprends mal qu'on puisse oublier cet anniversaire", a-t-il déclaré sur France Culture.

Emmanuel Macron a lui aussi justifié cette visite, expliquant que la France et les États-Unis ont "un point de convergence essentiel : la lutte contre le terrorisme et la protection de nos intérêts vitaux. Que ce soit au Proche ou Moyen-Orient et en Afrique, notre coopération avec les États-Unis est exemplaire".

#Macron invite pour la #fetenationale Trump : un sexiste, raciste, climatosceptique... Quel symbole déplorable ! #FranceInfo #TrumpParis

— Simonnet Danielle (@Simonnet2) 13 juillet 2017

La "Pina Trump"

La polémique qui entoure la visite de Trump à Paris ne devrait pas se limiter à de simples déclarations. Des militants anti-Trump ont décidé de perturber la venue du président américain dans la ville Lumière. Le collectif Nuit Debout a notamment prévu d’occuper de nouveau la place de la République pour s’opposer à la venue du chef d’État américain qu'ils jugent "sexistes", "raciste" et "homophobe". Une "No Trump Zone", en référence aux "no go zones" parisiennes inventées par FoxNews est notamment prévue. Les contestataires présents pourront y jouer à la "Pina Trump", - dont le but consiste à frapper une figurine à l'effigie de Trump ou arborer des perruques jaunes.

Le collectif, "Paris Against Trump", prévoit aussi un rassemblement à 19h sur la place des États-Unis, dans le XVIe arrondissement. Une autre manifestation intitulée "Ne désarmons pas ! Contre Trump, Macron et sa guerre sociale", orchestrée par différentes organisations, doit également être organisée vendredi à 14h Place de Clichy.