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Conseil des ministres franco-allemand : Macron et Merkel veulent poser des jalons pour l'avenir

Emmanuel Macron et Angela Merkel se rencontrent jeudi à Paris à l'occasion d'un Conseil des ministres franco-allemand qui aura pour but de jeter les bases d'une relance du couple franco-allemand et lors duquel l'avenir de l'eurozone sera discuté.

Journée diplomatique chargée pour Emmanuel Macron. Quelques heures avant de recevoir Donald Trump, le chef de l’État préside, jeudi 13 juillet, le 19e Conseil des ministres franco-allemand au côté d'Angela Merkel avec l'ambition de convaincre Berlin de "bouger" pour corriger les "dysfonctionnements" de la zone euro et lui "donner le destin qu'elle mérite".

L'Allemagne "doit bouger, comme la France doit bouger" en se réformant, a souligné le président français dans une interview publiée jeudi dans le quotidien Ouest France ainsi que les journaux du groupe de presse allemand Funke, à quelques heures de ce conseil.

L'Allemagne, insiste-t-il, se doit d'"accompagner une relance de l'investissement public et privé en Europe" et d'assumer des "responsabilités partagées", sa compétitivité étant due en "partie" aux "dysfonctionnements de la zone euro" et "à la faiblesse d'autres économies".

Angela Merkel et son hôte, qui ont rejoint Paris ensemble mercredi soir, à bord d'un appareil de la République fédérale, après un sommet sur les Balkans à Trieste, repartiront peu après l'arrivée de la chancelière allemande à l'Élysée, prévue à 8 h 40, pour assister dans le nord de Paris à un atelier linguistique organisé par l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) et destiné à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes des deux pays.

L'occasion pour Emmanuel Macron de rappeler, comme il l'a fait dans son interview, "la réouverture de 1 200 classes bi-langues dans les collèges" qui portera, assure-t-il, l'enseignement de l'allemand à "un niveau qu'il n'a jamais connu".

L’avenir de l’eurozone au cœur des discussions

De retour à l'Élysée, les deux dirigeants présideront un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité centré sur la lutte antiterroriste et l'Europe de la défense, après un sommet européen qui a créé fin juin un fonds européen ad hoc, jetant aussi les bases d'une "coopération structurée permanente".

Dans la foulée, ils s'entretiendront en présence du Premier ministre français Édouard Philippe, alors que les ministres français et allemands se retrouveront par tandem selon leurs domaines de compétences : Intérieur, Affaires étrangères, Défense, Finances, Culture, Travail, Éducation, Affaires européennes...

Les deux exécutifs partageront ensuite un déjeuner avant une conférence de presse conjointe du président français et de la chancelière allemande.

À moins de trois mois des élections générales en Allemagne, Paris et Berlin, à défaut d'avancées décisives sur les dossiers clés comme la réforme de la zone euro, tenteront de poser des jalons pour l'avenir. L'exécutif allemand aura aussi à cœur de sonder les intentions du nouveau gouvernement français.

La chancelière compte ainsi évoquer plus en détail avec Emmanuel Macron ses projets pour l'eurozone qu'il souhaite notamment doter d'un ministre des Finances. "Je dois savoir ce dont il s'agit, quelles compétences il aurait, quelles seraient les compétences européennes et nationales", a-t-elle observé cette semaine.

À ce propos, Emmanuel Macron se prononce dans les colonnes de Ouest France pour "des mécanismes de solidarité plus puissants" qui passent selon lui par un "budget" de la zone euro, "un gouvernement qui décide de l'allocation de ce budget et un contrôle démocratique qui n'existe pas aujourd'hui".

Avec AFP