Le parti Les Républicains a finalement préféré reporter à décembre la décision d'exclure ou non les six "constructifs" Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Thierry Solère et Franck Riester.
Temporiser plutôt que sanctionner. Transformé pour l'occasion en conseil de discipline, le bureau politique du parti Les Républicains a finalement choisi, mardi 11 juillet, de ne pas trancher dans le vif sur le sort des six responsables LR pro-Macron en reportant à l’automne la décision de leur éventuelle exclusion.
Un Premier ministre, trois ministres, un questeur de l'Assemblée nationale et le coprésident du groupe des "constructifs" : Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Thierry Solère et Franck Riester attendaient le verdict mais LR a préféré se donner un peu de temps face aux profondes divergences entre partisans d'une "clarification" – c'est-à-dire l'exclusion – et les tenants du "dialogue", symptomatiques de la ligne de fracture au sein d'une droite encore sonnée par sa défaite électorale.
"Décider en plein milieu de l'été de couper des têtes aurait été perçu comme archaïque par l'opinion même si bon nombre de militants sont sur la position dure" défendue par Laurent Wauquiez, explique une source LR.
Concrètement, une commission composée des anciens ministres Patrick Ollier et Jean Leonetti et de l'actuelle vice-présidente du parti Isabelle Le Callennec est désormais chargée d'instruire le cas des six accusés, qui seront "entendus" par ladite commission.
Mais avant de parvenir à cette décision, les débats se sont étirés en longueur, certains membres du bureau politique, tel l'ancien patron de l'UMP Jean-François Copé, plaidant pour que LR acte dès mardi le fait que les six hommes s'étaient mis d'eux-mêmes "en dehors du parti".
Du coup, en attendant la décision définitive de la commission spéciale qui interviendra "à l'automne", le bureau politique, qui a connu l'affluence des grands jours, a décidé d'aller plus loin que la décision initialement concoctée par le secrétaire général Bernard Accoyer.
Ne pas polluer les sénatoriales de septembre
Au départ, seuls Gérald Darmanin, président de la fédération LR du Nord, et Sébastien Lecornu, secrétaire départemental de la fédération LR de l’Eure, avaient été suspendus de leurs fonctions exécutives au sein du parti.
Face à l'insistance de certains "durs", ce sont finalement les six responsables qui sont "suspendus de leurs fonctions" au sein de LR, puisqu'ils se sont "placés hors des règles de notre mouvement", selon le communiqué officiel du parti.
Seuls ces six ténors sont concernés par de possibles sanctions. "Les députés LR du groupe des ‘Constructifs’, on espère encore les faire revenir à la maison. Mais pour leurs responsables, qui ont eux franchi la ligne rouge, ce n'est pas possible", commente un membre du bureau politique.
La plupart des sénateurs LR, y compris le filloniste Bruno Retailleau, ont plaidé pour une ligne modérée, soucieux de ne pas voir des sanctions venir polluer les sénatoriales de septembre en troublant les grands électeurs de droite.
À défaut de trancher ce sujet épineux, le bureau politique a au moins fixé aux 10 et 17 décembre les dates de l'élection, par scrutin électronique, du nouveau président de LR. Laurent Wauquiez, dont la ligne droitière est dénoncée par de nombreux responsables du parti, est déjà dans les starting-blocks, avec de grandes chances de l'emporter.
Avec AFP