Les Taliban ont diffusé dimanche une vidéo montrant un soldat américain de 23 ans capturé fin juin en Afghanistan. Il apparaît nerveux, crâne rasé, mais semble en bonne santé. L'armée américaine dénonce un film de "propagande".
AFP - Les talibans ont diffusé dans la nuit de samedi à dimanche une vidéo montrant un soldat américain qu'ils ont capturé fin juin dans le sud-est de l'Afghanistan, un enregistrement authentifié par l'armée américaine qui dénonce un film de "propagande".
Sur cette vidéo de 28 minutes, dont le lien internet a été donné par un porte-parole taliban, Zabihullah Mujahed, à un correspondant de l'AFP, on voit le jeune homme, crâne rasé et fine barbe claire, vêtu d'une longue chemise afghane traditionnelle bleue claire, assis en tailleur sur des coussins.
Il est le premier soldat américain capturé par les talibans depuis le début de l'intervention internationale en Afghanistan à la fin 2001.
Aucune arme ou aucun combattant armé ne figure sur cet enregistrement.
Les premières secondes de la vidéo montrent le jeune homme nerveux, presque terrifié, déclinant son identité, confirmée par ses plaques militaires, que ses geôliers montrent en gros plan à la caméra. L'otage précise avoir 23 ans, être originaire de l'Etat américain de l'Idaho et avoir été déployé sur une base de la province de Paktika (sud-est de l'Afghanistan).
L'armée américaine avait annoncé le 2 juillet qu'il avait disparu depuis trois jours d'une base militaire de cette province.
Il répond ensuite en anglais à des questions posées dans la même langue par un de ses geôliers, très orientées sur les raison de l'"invasion" des troupes internationales en Afghanistan, sur les victimes civiles de leurs opérations ou les "abus" infligés aux prisonniers afghans ou les "insultes à l'islam".
"Oui (...) je peux dire que nous avons envahi un pays indépendant, et un peuple indépendant", répond-il notamment à la première question.
A Kaboul, un porte-parole de l'armée américaine a authentifié la vidéo, en condamnant "un instrument de propagande" des talibans.
La diffusion de la vidéo avait également été annoncée dans la nuit aux Etats-Unis par un organisme de surveillance stratégique, IntelCenter.