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Le communiqué final du G20 publié samedi exprime clairement les divergences entre les États-Unis et les 19 autres pays en matière de climat, prenant acte de la sortie américaine de l'accord de Paris.
Les pays du G20 ont trouvé un compromis, samedi 8 juillet, pour éviter une rupture définitive avec les États-Unis. La première puissance mondiale se voit accorder des concessions en matière de climat, sujet majeur de divergence avec les 19 autres membres du G20. Cependant, sur le commerce international, Donald Trump s'est finalement rallié à la condamnation du protectionnisme.
L'accord de Paris "irréversible"
Le communiqué final, sur lequel tous les participants sont tombés d'accord, "prend acte" de la sortie des États-Unis de l'accord de Paris visant à lutter contre le réchauffement climatique. Accord qualifié d'"irréversible", une manière d'isoler les États-Unis sur le sujet. "Je me réjouis beaucoup que tous les autres chefs d'État et de gouvernement" s'en tiennent à l'accord de Paris, a déclaré à la presse la chancelière allemande Angela Merkel, hôte du sommet.
Dans le même temps, Donald Trump obtient une concession, puisque la déclaration finale dit que les États-Unis "vont œuvrer pour travailler étroitement avec d'autres partenaires pour faciliter leur accès et leur utilisation plus propre et efficace des énergies fossiles, et les aider à déployer des énergies renouvelables et d'autres sources d'énergie propre". Concrètement, il s'agit surtout pour les États-Unis de vendre leur gaz de schiste, notamment aux pays de l'Europe de l'Est, qui cherchent à réduire leur dépendance énergétique à l'égard de la Russie.
Nouveau sommet à Paris en décembre
Ce passage instaure une situation inédite pour le G20, qui valide ainsi le fait que l'un de ses membres puisse suivre une politique individuelle à contre-courant de ses autres membres, qui veulent privilègier une économie moins gourmande en carbone.
Répondant à une question d'un journaliste, le président français Emmanuel Macron s'est toutefois refusé de parler d'"un accord de Paris à la carte". Il a indiqué qu'il espérait encore "convaincre" Donald Trump de changer d'avis.
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Par ailleurs, il a annoncé qu'il allait réunir le 12 décembre un nouveau sommet sur la lutte contre le réchauffement climatique, deux ans après l'accord de Paris, "afin de prendre de nouvelles actions pour le climat, notamment sur le plan financier".
Le commerce, autre sujet du communiqué final
En matière commerciale, le président américain inquiète depuis des mois ses principaux partenaires par ses velléités protectionnistes, son slogan "l'Amérique d'abord" et ses menaces de taxes douanières contre la Chine ou l'Europe dans l'acier ou automobile. Mais au G20, les États-Unis ont accepté finalement, après avoir rechigné, de se rallier dans la déclaration finale à une condamnation du "protectionnisme". Une tradition de ce forum qui répète depuis des années cette antienne.
Le rôle de "surveillance" de l'Organisation mondiale du commerce, souvent critiquée dans le passé par l'administration américaine, est également endossé. Mais en échange, le forum des vingt plus grandes économies mondiales reconnaît pour la première fois le droit des pays victimes de pratiques de dumping de recourir à "des instruments légitimes de défense commerciale".
Les États-Unis ne sont pas les seuls à se féliciter de cette évolution. Le président Emmanuel Macron en particulier mène une bataille en plaidant pour une "Europe qui protège" au niveau européen, notamment en matière commerciale à l'égard de la Chine.
Avec AFP et Reuters