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Le gouvernement d'Édouard Philippe obtient une large confiance de l'Assemblée

Après le discours de politique générale d’Édouard Philippe, mardi, son gouvernement a obtenu, sans surprise, une large confiance de l’Assemblée. De son côté, l’opposition a tenté de faire entendre son scepticisme dans l’hémicycle.

L'Assemblée nationale a, sans surprise, largement accordé mardi sa confiance au gouvernement d'Édouard Philippe par 370 voix contre 67, après avoir écouté son discours de politique générale.

Sur 566 votants, il y a eu 129 abstentions, tandis que le groupe La République en marche (LREM), qui dispose à lui seul de la majorité absolue, et son allié du MoDem ont voté la confiance, de même que quelques élus du groupe Les Constructifs et quelques socialistes.

Si le Premier ministre a mesuré le soutien total du groupe de la majorité présidentielle, il a dû auparavant faire face à ses opposants qui n’ont pas manqué de l’égratigner, lors des interventions des groupes politiques de l'Assemblée.

Premier opposant à lui répondre, le président du groupe Les Républicains, Christian Jacob, qui a reproché à ce Premier ministre venu de la droite d'avoir "contribué à la défaite" de ses "anciens collègues", en acceptant d’être nommé à Matignon avant les législatives.

"Chaque fois que l'intérêt général sera en jeu, nous prendrons nos responsabilités, sans état d'âme et sans arrière-pensée", a-t-il promis, révélant sans surprise que son groupe ne voterait pas la confiance au gouvernement. "Nous serons cette opposition républicaine libre, indépendante et responsable (...) fer de lance d’une opposition solide sur ses convictions et ferme sur son socle de valeurs, a-t-il ajouté. Une opposition qui saura vous laisser le bénéfice du doute et vous jugera sur vos actes",

"Nous nous présentons comme l'alternative au monde que vous représentez"

Jean-Luc Mélenchon, député et président du groupe de La France insoumise, qui compte 17 membres élus, a multiplié les attaques contre le Premier ministre. "Je vous le dis, agir comme vous le faites c'est tirer un feu d'artifice dans une poudrière car vous croyez dominer la situation en cherchant à passer en force sur des sujets essentiels qui touchent au cœur même de la Nation et de son existence, a-t-il déclaré. Vous entrez dans le régime du coup de force permanent".

"Nous ne voterons pas le soutien au gouvernement. Nous serons le seul groupe dont aucun des membres ne votera ce soutien, je veux le souligner. Mais nous ne voulons pas être seulement votre opposition. Nous nous présentons comme l'alternative au monde que vous représentez."

Olivier Faure (Nouvelle Gauche, ex-PS) a affiché sa volonté de "ne pas condamner par principe, par réflexe, par sectarisme. Nous jugerons en retour sur pièces votre volonté d'en finir avec les majorités caporalisées et les débats verrouillés. C'est la raison pour laquelle le groupe Nouvelle Gauche a choisi de s'abstenir".

Une intervention "au ras des pâquerettes", selon Marine Le Pen

Du côté des députés communistes, qui n’ont pas voté la confiance au gouvernement, Sébastien Jumel a dénoncé "la verticalité du pouvoir" qui s'annonce maximale". Et de poursuivre : "Les classes populaires et les classes moyennes peuvent déjà mesurer que ce projet n'est pas pour elles (...)".

Le discours d'Édouard Philippe était "au ras des pâquerettes", au lendemain du "show aérien" du président Emmanuel Macron au Congrès de Versailles, a estimé de son côté Marine Le Pen, présidente du FN, dans les couloirs de l'Assemblée.

"Moi, j'y ai vu des manques considérables : pas un mot sur la sécurité, qui est quand même une des préoccupations très importantes des Français (...) pas un mot sur la manière dont on va lutter contre le fondamentalisme islamiste (...) pas véritablement de ligne sur comment allons-nous lutter contre le chômage massif, pas un mot sur la concurrence internationale déloyale", a martelé la députée du Pas-de-Calais, dont le parti est privé de groupe dans l’hémicycle, faute d'un nombre d'élus suffisant.

Avec AFP et Reuters