Au menu de cette revue de presse française du lundi 3 juillet : le discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles, l’équipement supersonique de l’équipe Sky sur le Tour de France, et une recommandation pour les parents en vacances.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
À la une de la presse française, ce matin, le discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles. Attendu en milieu d'après-midi, il présentera les grandes lignes du quinquennat, selon l’Élysée.
Le Figaro évoque une initiative qui aurait «surpris tout le monde» de la part d’un président accusé, à droite comme à gauche, de se comporter en «monarque républicain», d’«affaiblir le Parlement», ou encore de «transformer la Constitution en «outil de communication». Le Figaro estime, en ce qui le concerne, que «le quinquennat commence vraiment» aujourd’hui, car ce qui a surtout «frappé» pour l’instant, ce sont «les images» - «l’omniprésence plus que l’omniprésidence». «Avec ce discours, annonce le journal, le poids des mots va remplacer le choc des photos. Après le temps de la séduction, voici celui des convictions et de l’action». «Emmanuel Macron veut montrer qu’il a une analyse des défis de son temps, une vision du pays et de ce qu’il doit faire pour les relever. Des convictions, et un esprit suffisamment libre pour dessiner un chemin», annoncent Les Échos, qui rappellent qu’il «restera ensuite cinq ans pour montrer le courage de faire. Car si les Français s’inquiètent sans doute moins qu’on ne le dit d’un président tout-puissant, ils veulent qu’il réussisse, qu’il fasse, qu’il avance pour le 'bien du pays'».
Le Monde évoque une communication qu’Emmanuel Macron veut comparable au discours sur l’État de l’Union rituellement prononcé, tous les ans, par le président des États-Unis. Le journal décrypte la méthode : le président «seul à une tribune et en majesté, loin des médias et sans contradiction possible », un «moyen d’échapper à des questions, notamment sur les affaires qui ont entaché le début de son quinquennat».
«Il n’y a pas de refus d’obstacle avec la presse», jure-t-on pourtant à l’Élysée, où les conseillers d’Emmanuel Macron expliquent que «le faste et la solennité du château de Versailles» doivent plutôt rappeler le discours prononcé chaque année par le président américain devant la Chambre des représentants et le Sénat. Mais l’explication de texte ne convainc pas tout le monde. L’Opinion soupçonne le président de «tout miser sur l’opinion», en se tenant «à distance de la politique traditionnelle pour mettre en œuvre son projet de réformes». Le président, également accusé de «squeezer», par son intervention, le discours de politique générale de son Premier ministre prévu demain, apparaît en dieu des dieux, Jupiter, à la une de Libération. «Manupiter à Versailles», ironise le journal, inquiet de «l’atrophie» du débat public et de ce qui s'annonce selon lui comme «une présidence sans partage». «Circulez, il n’y a rien à voir. Ou plutôt, rien à dire. Tel Jupiter, le président divin s’exprime par le truchement d’oracles lapidaires et d’apparitions merveilleuses, (construisant) le mythe d’un nouveau sauveur terrassant la crise, vieille figure française incarnée par Bonaparte, Thiers ou De Gaulle. Ou encore par le général Boulanger, jeune ambitieux qui avait rallié droite et gauche sans faire grand-chose mais en cultivant son image». Obama? Jupiter? Bonaparte? La reine Elizabeth, plutôt, d’après L’Humanité, qui annonce le boycott du «discours du trône» - comme celui que la souveraine britannique prononce au début de chaque session parlementaire. Les élus communistes et de la France insoumise n’iront pas à Versailles. Le président des centristes de l’UDI non plus.
Lors de son discours, Emmanuel Macron devrait aussi définir plus en détails sa vision internationale. L’Obs parle d’une «clarification» d’autant plus nécessaire que le président aurait multiplié les déclarations «passablement déroutantes» depuis son élection, notamment sur la Syrie et sur Bachar El Assad, à propos duquel Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’était «pas un ennemi de la France» et qu’il n’était pas nécessaire de faire de son départ un «préalable à tout». Une déclaration qui a fait réagir une centaine d’intellectuels et de spécialistes de la région, qui signent une tribune dans Libération mettant en garde le chef de l’État «Monsieur le président, maintenir Assad, c’est soutenir le terrorisme». «En réalité, écrivent les signataires, Bachar al-Assad n’est pas uniquement l’ennemi du peuple syrien : il est l’ennemi de l’humanité tout entière». La lutte contre le terrorisme, évoquée hier par Emmanuel Macron lors du sommet du G5 Sahel. D’après Le Monde, le président français a annoncé le lancement d’une force régionale qui s’ajoutera à l’opération française Barkhane et devrait coûter 423 millions d’euros.
Un mot, pour terminer, de la polémique qui rattrape Chris Froome et son équipe sur le Tour de France. Le triple vainqueur du Tour de France et ses coéquipiers de Sky sont accusés d’avoir bénéficié de picots aérodynamiques sous leur maillot lors du contre-la-montre de samedi - une affaire d’«excès de vitesse», selon l’Équipe, qui rapporte que les Britanniques auraient utilisé du Vortex, «des bandes recouvertes de petites billes d'air disposées le long des épaules et des bras, aux endroits les plus proéminents, là où ça joue vraiment sur l'aérodynamisme» - c’est très pointu. Nettement moins technique, la recommandation du Parisien pour cet été, qui vous propose de partir en vacances sans vos enfants - une «nouvelle tendance», selon le journal, plein de sollicitude envers ces parents dont les oreilles peuvent parfois s’échauffer au énième : «Je m’ennuiiiiiiiiie».
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.