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Le décret migratoire de Trump remis partiellement en vigueur par la Cour suprême

La Cour suprême des États-Unis a remis lundi partiellement en vigueur le décret anti-immigration très controversé de Donald Trump. Le texte doit être de nouveau examiné en audience à l'automne.

C'est une victoire pour Donald Trump. Suspendu à la suite de plusieurs recours de juges fédéraux, le décret anti-immigration revient sur le devant de la scène avec la décision de la Cour suprême, lundi 26 janvier, de le remettre en vigueur partiellement.

Ce texte interdisant l'entrée aux États-Unis aux habitants de six pays majoritairement musulmans s'applique désormais vis-à-vis de quiconque "n'ayant pas établi de relation de bonne foi avec une personne ou une entité aux Etats-Unis". En clair, tout habitant de ces pays qui serait totalement inconnu des autorités américaines se verra refuser l'accès au territoire. A l'opposé, un ressortissant de ces pays venant rendre visite à un membre de sa famille établi en Amérique pourra venir, tout comme le pourra un étudiant admis dans une université américaine.

"Victoire nette pour notre sécurité nationale"

"En tant que président, je ne peux laisser entrer dans notre pays des gens qui nous veulent du mal", a réagi Donald Trump dans un communiqué. "La décision rendue à l'unanimité par la Cour suprême est une victoire nette pour notre sécurité nationale", a-t-il ajouté.

Cette décision juridique marque un succès politique pour Donald Trump, dont la mesure emblématique avait été suspendue par de multiples juges, en première instance et en appel. Non seulement les plus hauts magistrats du pays acceptent que le décret soit mis partiellement en application, mais ils offrent au président américain une chance d'emporter une victoire judiciaire finale venant annuler les camouflets subis.

Délai d'application

Il faudra probablement plusieurs jours pour que les mesures du décret soient appliquées pleinement par la police américaine aux frontières. La mesure qui a tant fait couler d'encre est censée s'appliquer durant 90 jours pour les citoyens des six pays et 120 jours pour les réfugiés du monde entier, le temps que l'administration redéfinisse ses procédures de filtrage des arrivants.

Par conséquent, l'examen du texte à l'automne pourrait paradoxalement intervenir après la fin de la totalité de son application.

Le fameux décret a connu deux moutures, qui avaient été bloquées par les tribunaux en février et mars. Deux suspensions dénoncées par Donald Trump comme symptomatiques d'une "justice politisée".

Le texte a fédéré un vaste front d'opposition, en première ligne duquel on trouve des États démocrates, notamment sur la côte ouest du pays où le président est particulièrement impopulaire. Fin janvier, la première version du décret avait provoqué une onde de choc dans le monde et un chaos dans les aéroports américains. Avant d'être suspendue.

L'organisation International Refugee Assistance Project (Irap) a ainsi rappelé lundi que des dizaines de milliers d'Américains s'étaient mobilisés contre ce décret, "montrant ainsi au monde que ce n'est pas ce que nous sommes ni ce que nous voulons".

Avec AFP