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Les propositions de May sur les expatriés européens accueillies fraîchement

Les premières propositions britanniques sur les droits des expatriés européens au Royaume-Uni après le Brexit n'ont pas suscité un grand enthousiasme. Plusieurs dirigeants européens considèrent qu'elles ne sont pas suffisantes.

Au lendemain de la déclaration de Theresa May devant ses partenaires européens concernant le sort des quelque trois millions de ressortissants de l’UE vivant en Grande-Bretagne, les premières réactions des responsables européens sont plutôt négatives.

"C'est un premier pas, mais ce pas n'est pas suffisant", a ainsi résumé vendredi 23 juin le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Pour le Premier ministre belge Charles Michel, le plan britannique est "particulièrement vague". La chancelière allemande Angela Merkel, elle, y a vu un "bon début". "Mais bien sûr, il reste encore beaucoup, beaucoup d'autres questions" à régler, a-t-elle averti.

"Le diable est dans les détails"

De son côté, le président du Conseil européen Donald Tusk a jugé que la proposition de la Première ministre britannique sur les droits des expatriés européens au Royaume-Uni après le Brexit est "en deçà de nos attentes" et "risque d'aggraver la situation" des Européens dans le pays, "Si on compare" aux droits dont jouissent actuellement les Européens vivant au Royaume-Uni, "il est évident qu'il s'agit de réduire les droits des citoyens", a déploré Donald Tusk. "Notre rôle pendant les négociations est de réduire ce risque", a-t-il ajouté.

La Première ministre polonaise Beata Szydlo, dont le pays a envoyé un important contingent de ressortissants travailler au Royaume-Uni, a quant à elle averti que "le diable était dans les détails".

Theresa May a assuré jeudi, lors de son intervention, qu'"aucun citoyen de l'UE qui se trouve actuellement au Royaume-Uni de façon légale" ne sera forcé de "quitter le pays au moment où il sortira de l'UE". Ceux qui justifieront alors d'une présence d'au moins cinq ans se verront proposer un nouveau statut qui leur garantira les mêmes droits que les Britanniques en matière de santé, d'éducation, de prestations sociales et de retraite.

Mais elle a en même temps prévenu les 27 autres chefs d'État et de gouvernement qu'elle rejetait toute compétence de la Cour de justice de l'UE (CJUE) pour trancher les litiges sur les droits des citoyens de l'Union après le Brexit.

Une proposition "pathétique"

Un groupe de pression représentant les immigrés européens au Royaume-Uni, appelé The3million (soit environ le nombre d'Européens installés au Royaume-Uni), s'est indigné d'une proposition "pathétique" qui n'offre "aucune garantie à vie" de leurs droits.

"En quoi consiste la proposition du gouvernement britannique? Dépouiller les citoyens de l'UE de leurs droits européens pour les remplacer avec les droits d'un système migratoire britannique notoirement injuste et difficile", a estimé le Français Nicolas Hatton, son fondateur.

Dave Spokes, porte-parole de l'ECREU, une autre organisation qui défend les droits des expatriés, estime également que la proposition britannique laisse nombre de "questions sans réponse" et fait peser un "risque considérable" sur les ressortissants européens dans le pays.

Avec AFP