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"Emmanuel Macron, la tentation du Roi soleil"

Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 19 juin, les commentaires de la presse européenne à la victoire de La République en marche au second tour des législatives en France.

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La presse internationale revient elle aussi sur la victoire de La République en marche au second tour des législatives françaises.
«Macron parachève sa prise de pouvoir éclair», titre le quotidien libanais L’Orient Le Jour, qui annonce que sa majorité, certes «moins écrasante que ne le prédisaient certains instituts de sondage, n’en demeure pas moins l’une des plus larges de la Ve République» - une victoire à laquelle il faut toutefois ajouter un «gros bémol»: l’abstention, qui a atteint «de nouveaux sommets», à plus de 57%. «Sa victoire est moins écrasante qu’attendu», relève aussi Le Soir, en Belgique, en évoquant une opposition «fragmentée», face aux macronistes. «Et voilà, le roi est couronné», ironise le journal, qui n’en revient toujours pas. «Qui aurait parié qu’un jeune homme sans passé politique et sans parti, sinon le sien, réussirait ce doublé ultime, et de cette manière : présidence trentenaire et hypermajorité parlementaire?». «Il ne «reste» à Emmanuel Macron plus qu’à faire ce qu’il a promis», lance le quotidien belge, en mettant en garde le chef de l’Etat contre «cette suicidaire tentation française, de se prendre pour le Roi soleil».
La presse étrangère souligne l’ampleur de la victoire du nouveau président. «Sa large majorité parlementaire lui met toutes les cartes en main», écrit The Guardian, pour qui «l’outsider» Emmanuel Macron a réussi «en un temps record» son pari de «dynamiter la politique partisane traditionnelle». Le quotidien revient, lui aussi, sur les nombreux défis qui attendent le chef de l’Etat, sa promesse de mettre au pouvoir une classe politique «honnête et irréprochable», de rationaliser l’Etat, ou encore d’assouplir les «strictes» règles du travail actuelles, pour favoriser la flexibilité dans les entreprises. «Les attentes sont élevées, et il n’aura nulle part où se cacher», prévient The Guardian, au diapason de ses confères espagnols d’El Pais. «Les Français ont laissé les mains libres à Emmanuel Macron pour mettre en œuvre ses réformes et son programme pro-européen», annonce le journal. «Imparable, la vague Macron s’est imposée en France. Le programme social-libéral, centriste de la République en marche, va donc pouvoir être mis en œuvre, sans opposition réelle, au parlement».
Un programme dont la presse allemande attend la mise en œuvre rapide. «Au travail!», lance le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qu’on sent un tantinet impatient. Le quotidien, qui juge, pour sa part, que la nouvelle distribution des sièges à l’assemblée nationale, «ouvre la voie à une véritable opposition», explique que cette «compétition démocratique» sera une bonne chose pour les réformes, dans la mesure où elle va obliger le camp présidentiel à faire preuve de discipline. Or qui dit discipline dit aussi capacité à agir, selon le journal, qui s’inquiète, néanmoins, du niveau très élevé de l’abstention.
Cette inquiétude est partagée par Le Temps, en Suisse. «Plus d'un Français sur deux n'est pas allé voter dimanche», rappelle le journal, qui juge «énorme» ce niveau d’abstention. «La division de la France se confirme une nouvelle fois, preuve qu'Emmanuel Macron n'est pas parvenu à convaincre au-delà de son camp initial», poursuit Le Temps, qui juge cela «inquiétant», dans la mesure où cela augmenterait «les inquiétudes sur un possible troisième tour social lorsque le gouvernement engagera les réformes promises, en particulier la réforme du code du travail». «La France, écrit le journal, ne se réveille pas centriste à l'issue de ces législatives. Les pôles de radicalité constatés durant la campagne présidentielle sont confirmés. A gauche, la volonté d'un affrontement plus dur avec ce gouvernement est confirmée», assure le quotidien – qui en veut pour preuve le score de la France insoumise et du parti communiste, 27 sièges au total. Le Temps, enfin, qui rappelle que la plupart des élus de la République en marche n'ayant jamais assumé de mandats politique avant, «c'est une autre France qui sera aux commandes de l'Assemblée nationale, avec un autre défi: celui de préserver son unité dans les difficultés immanquables de l'exercice du pouvoir».
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