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"En masse !"

Au menu de cette revue de presse française, lundi 19 juin, la victoire de la République en marche au second tour des législatives, sur fond d’abstention très élevée.

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La victoire de la République en marche au second tour des législatives fait la une de toute la presse française.
350 députés avec le Modem, sur 577 au total. «En masse!», titre 20 minutes, qui annonce l’arrivée, à l’assemblée, de dizaine de  députés novices, aux sensibilités multiples. Un second tour marqué, aussi, par un niveau record de l’abstention, 57,3%, et qui offre donc à Emmanuel Macron une large majorité absolue - même si on n’assiste pas au tsunami annoncé - le signe que les électeurs ont sans doute été sensibles aux appels au «rééquilibrage», selon le Figaro, qui parle d’«une révolution sans précédent depuis 1958: alors que les prédécesseurs d’Emmanuel Macron ont toujours dû compter avec des alliés indociles, des barons exigeants, des féaux encombrants ou des députés élus depuis des lustres, (le nouveau président) n’a besoin de personne pour composer sa majorité». «Jamais chef de l’Etat n’aura eu, vis-­à-­vis de sa majorité, les mains aussi libres», souligne le journal, tandis que les Echos évoquent le «pari gagné» d’Emmanuel Macron, qui dispose à présent d’une majorité absolue, «au profil totalement nouveau»: «une autre histoire va s’écrire», prédit le journal – qui se demande toutefois si ce nouveau système «fonctionnera mieux que l’ancien», s’il saura «ne pas retomber dans ses travers», et «répondre aux attentes des deux France». «Une nouvelle ère politique», annonce également l’Opinion, où le dessin de montre le Premier ministre Edouard Philippe annonçant à Emmanuel Macron que la nouvelle majorité est «tranquille jusqu’aux sénatoriales». «Ca y est, je m’ennuie», répond le président jupitérien.
Cette nouvelle majorité va devoir prendre en compte le niveau élevé de l’abstention. Plus d’un électeur sur deux n’est pas allé voter hier, rappelle la Croix, qui voit le succès d’Emmanuel Macron «terni» par cette faible participation - une très forte abstention qui transformerait son triomphe en «trompe l’œil»: «jamais, sous la Vème République, l’Assemblée nationale n’avait été aussi mal élue», relève le journal, en évoquant «une société (française à la fois) attentiste et pleine de contradictions», qui aurait refusé d’offrir un «blanc-seing» à la République en marche. «Carton plein et urnes vides pour Emmanuel Macron», titre l’Humanité, en décrivant une France «en panne démocratique, qui se réveille sous le présidentialisme absolu». «Emmanuel Macron détient les pleins pouvoirs à l’Assemblée, mais le pays ne les lui a pas accordés», prévient l’Huma, qui accuse aussi, au passage, le prédécesseur d’Emmanuel Macron, François Hollande, d’avoir «laissé derrière lui une gauche en ruines».
Le parti socialiste subit effectivement un très sérieux revers. Avec une cinquantaine d’élus, le PS et ses alliés restent toutefois la deuxième formation d’opposition à l’Assemblée derrière Les Républicains: droite et gauche résistent «mieux que prévu» face à «l’emprise du milieu», titre Libération, qui s’inquiète de la tentation, pour les macronistes, «de droitiser leur politique pour neutraliser leurs principaux opposants». «Ni droite ni gauche, fut le mantra de la campagne. Le macronisme va-t-il se doter sans le dire d’un nouveau slogan, ni gauche, ni gauche?», lance Libé.
Quelles leçons tirer de ce scrutin? Bilan, avec le Parisien. Les Républicains et les centristes de l’UDI ont réussi à «limiter la casse», le PS, dont le patron, Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé sa démission, est en déroute, la France insoumise de Jean-Luc Melénchon est, désormais, en position de constituer un groupe et le Front national obtient huit députés, six de plus qu’en 2012, dont sa patronne, Marine Le Pen. Pour le reste, le journal évoque une «vague sans passion» en faveur d’Emmanuel Macron – qu’on voit dans le dessin de Ranson se livrer au «manspreading» à l’assemblée - cette fâcheuse tendance qu’ont certains hommes à prendre leurs aises dans les lieux publics, sans se préoccuper de quiconque autour d’eux.
Fait notable, enfin, la percée des femmes. 223 députées vont y siéger – une première, d’après les Echos, qui rappellent qu'elles étaient 155 sous la précédente législature. Les femmes représentent désormais près de 39% des élus du Palais-Bourbon, avec un pic de plus de 46% au sein de La République en marche… contre moins de 24%, en revanche, chez Les Républicains. Alors 39%, ce n’est pas encore la parité, mais c’est beaucoup plus que les 6% du début des années 90.
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