Pour la première fois de sa carrière, Usain Bolt, détenteur du record du monde du 100 m, pose ses pointes sur la piste du Stade de France. "L'Eclair" a promis "quelque chose de spécial" à la réunion de Paris. Un nouveau record en vue ?
AFP - Usain Bolt, le triple champion olympique jamaïquain, accapare toute l'attention de la réunion de Paris/Saint-Denis, vendredi au Stade de France, cantonnant les autres athlètes et notamment les Tricolores aux seconds rôles.
21h40 ! Les 50.000 spectateurs du SDF n'auront d'yeux que pour le couloir N.5.
Pour la première fois de sa carrière, "L'Eclair" pose ses pointes sur la piste du Stade de France pour un 100 m espéré historique.
Sur sa route vers les Mondiaux de Berlin (15-23 août), le phénomène de 22 ans a en effet promis "quelque chose de spécial". Comme par exemple, battre son propre record du monde (9.69) réussi sur la piste olympique de Pékin ?
"Je vais essayer. Je suis en forme. Après, cela dépend aussi beaucoup des sensations sur la piste. Le record du monde peut tomber à tout moment", a expliqué Bolt.
Laurent Boquillet, l'organisateur, jure lui qu'il ne veut "pas y penser", même si dans un coin de sa tête, il rêve d'une performance hors du commun du Jamaïquain, venu à Paris pour 153.000 euros, soit près de 20% du budget réservé aux athlètes (800.000) sur un budget total de 2,5 millions d'euros.
A défaut de record du monde, Bolt, qui assurera comme toujours le spectacle avant la course à force de grimaces et de poses, a sûrement à coeur de se réapproprier le meilleur temps de l'année sur la ligne droite.
Mekhissi sous les 8 minutes ?
Pour l'instant, l'Américain Tyson Gay, absent à Paris, est le plus rapide, après ses 9.77 à Rome, vendredi dernier. Bolt a bien couru en 9.77 également, mais poussé par un vent légèrement trop fort à Ostrava, le 17 juin.
Et il doit donc se contenter d'un "modeste" 9.86, déjà le huitième chrono de sa carrière, réussi à Kingston fin juin. Presque une injure pour lui.
Dans l'ombre de Bolt, les Tricolores, avec comme chef de file le perchiste Renaud Lavillenie et ses récents 6,01 m, vont devoir se démener pour "exister".
Celui qui a les plus hautes ambitions est le seul médaillé français aux JO de Pékin.
Mahiédine Mekhissi-Benabbad, deuxième du 3000 m steeple, a la ferme intention de s'attaquer au record d'Europe de la spécialité, battu par Bob Tahri le 3 juillet à Metz (8:02.19).
Mekhissi veut même être le premier Européen et le neuvième homme à passer sous les 8 minutes. Pour l'instant, son record personnel est au-dessus (8:06.98), mais le Rémois affiche une incroyable confiance.
Pour Ladji Doucouré, il n'est pas question de record personnel.
Le champion du monde 2005 et détenteur du record de France sur 110 m haies (12.97) vit une saison difficile.
"Etre présentable"
Mais après quelques sorties peu convaincantes, Doucouré a affirmé qu'il avait des espoirs de voir "les pièces du puzzle" se mettre en place. Il se contentera donc d'essayer de faire "une belle course visuellement" et "être présentable".
Jeune bachelier, avec "mention passable à cause d'un 5 en espagnol", Teddy Tamgho peut se reconcentrer sur son triple saut et surtout la chasse à son record de France (17,58 m). Avant cela, le champion du monde juniors 2008 devra quand même passer par les minimas pour les Mondiaux (17,10 m).
La présence de Bolt rend presque secondaire celles de l'Ethiopien Kenenisa Bekele, sur 3000 m, de la vice-championne olympique du 100 m, la Jamaïquaine Kerron Stewart et de la diva russe de la perche Yelena Isinbayeva, ou l'Américaine Sanya Richards, la reine du 400 m.
Pourtant, le quatuor est toujours en chasse du jackpot de 1 million de dollars, après 3 des 6 étapes. Et leur palmarès est un véritable livre de l'athlétisme.