Marcel et Jacqueline Jacob, le grand-oncle et la grand-tante du petit Grégory, retrouvé mort dans les eaux de la Vologne en 1984, ont été mis en examen, vendredi, pour enlèvement et séquestration, suivie de mort.
Coup de théâtre trente-deux ans après la mort du petit Grégory : son grand-oncle et sa grand-tante, Marcel et Jacqueline Jacob, ont été mis en examen pour enlèvement et séquestration, suivie de mort, vendredi 16 juin, à Dijon. Le couple avait été placé en garde à vue, mercredi, par les gendarmes, après son interpellation dans les Vosges.
"Les deux mis en examen ont nié en l'état toute participation aux faits reprochés", a déclaré le procureur de Dijon, Jean-Jacques, Bosc lors d'une conférence de presse. "À l'évidence, Grégory a été enlevé du domicile de ses parents et retenu un certain temps jusqu'à sa mort", a précisé le magistrat, ajoutant que les personnes qui ont participé à cet enlèvement "sont les auteurs du crime". Le corps du petit Grégory avait été retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, le 16 octobre 1984.
Âgée de 72 ans, la tante de Jean-Marie Villemin, père du petit Grégory, et son époux, âgé de 71 ans, ont été placés en détention provisoire. Le couple ne présente pas d'alibi "qui soit confirmé ou étayé", a précisé le procureur.
"Je ne peux pas vous promettre que nous allons déboucher" sur la résolution de l'affaire, a déclaré devant la presse le colonel de gendarmerie Dominique Lambert, qui dirige l'enquête. "Ce que je peux dire, c'est que nous avons avancé significativement".
"C'est criminel de jeter en pâture le nom d'un couple"
"On n'a aucun élément matériel, rien" à leur encontre, "on a mis la charrue avant les bœufs", a dénoncé Me Stéphane Giuranna, avocat de Marcel Jacob au sortir du palais de justice de Dijon, précisant qu'il allait rapidement demander "la nullité de la mise en examen" de son client qui, selon lui, aurait dû seulement être placé sous le statut de témoin assisté. Et d'ajouter : "C'est criminel de jeter en pâture le nom d'un couple" quand "on n'a rien".
L'affaire a été relancée notamment grâce au logiciel d'analyse criminelle Anacrim, conçu et utilisé par la gendarmerie, qui a permis de porter "un regard neuf sur la procédure", en reconstituant la chronologie avant et après le crime et en pointant des incohérences.
Avec AFP