Au menu de cette revue de presse française, lundi 12 juin, la large domination du mouvement présidentiel La République En Marche, à l’issue du premier tour des législatives. Une arrivée en tête qui laisse augurer une victoire écrasante dimanche prochain.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
A la Une de toute la presse française, ce matin, la domination du premier tour des législatives par la République en marche. Avec 32% des voix, les candidats d’Emmanuel Macron devraient être largement majoritaires à l’Assemblée nationale, dimanche prochain.
Né il y a à peine plus d’un an, le mouvement présidentiel est en passe de laminer l’opposition - «un coup de maître», titre le Parisien, qui rappelle que seuls 48,6%, moins d’un électeur sur deux, sont allés voter, hier – le chiffre le plus bas de l’histoire de la Vème République, pour des législatives. «L’OPA», titre Libération, qui annonce plus de 400 députés, sur 577, probablement élus pour la République en marche, dimanche prochain. Une victoire annoncée qui balaie les partis traditionnels, laminés. «L’abstention majoritaire, le risque d’une chambre bleu Macron», résume l’Humanité, tandis que les Echos confirment le scénario d’une «très large majorité pour La République en marche», à l’issue du second tour - «l’effet Macron», selon le journal - «la vague Macron», d’après la Croix, qui annonce l’arrivée «sur les rives de l’Assemblée nationale», d’une «vague de renouveau». «Macron en marche vers une majorité écrasante», répète le Figaro, tandis que l’Opinion file la métaphore sportive. «Macron plie le match», titre le journal, où le dessin, de Kak montre les ténors du PS, des Républicains, de la France insoumise et du Front national, totalement submergés par les balles d’Emmanuel Macron - une allusion évidemment à la finale de Roland-Garros, remportée hier par l’espagnol Rafael Nadal.
La victoire annoncée de la République en marche va renforcer, évidemment, la position du président. Dans le dessin de Willem, pour Libération, on le voit se couronnant lui-même, entouré de sujets pliés en deux, à force de courbettes, une image de monarque quasi-absolu, ou du moins, d’hyperprésident, que ne contredit pas la carte de l’hégémonie territoriale des macronistes, établie par le Figaro. Le orange étant la couleur d’En Marche, c’est quasiment un monochrome, qui apparaît sous nos yeux - çà et là quelques touches bleues, celles des Républicains, autour de 21% des voix, et moins nombreuses encore, quelques rares touches roses, celles du PS, environ 10%. Bref, ce serait «carton plein», ou presque, pour la République en marche, d’après le Parisien, où le dessin de Ranson montre le Premier ministre, Edouard Philippe, disant au président qu’il «faudra quand même repasser la semaine prochaine pour la deuxième couche». «Juste quelques finitions», précise Emmanuel Macron.
Au-delà du «raz-de-marée» annoncé, la presse française s’inquiète du niveau record de l’abstention. Si les Echos estiment que son niveau très élevé «a concouru à rendre (le mouvement présidentiel) plus fort et à affaiblir non pas une, mais quatre oppositions divisées», le journal se demande «ce que porte, cette abstention inédite». «Du fatalisme, un manque d’enthousiasme pour le nouveau président, l’impression des Français les moins favorisés de ne pas faire partie de l’aventure?», s’interroge le journal, tandis que le Figaro concède: «Oui, la victoire s’annonce écrasante. Historique. Inédite. Oui, les macronistes ont fait chuter des barons enracinés depuis des années et font trembler des bastions les plus solides - le XVIe arrondissement de Paris!», manque de s’étrangler le journal. «Mais sous les résultats en suffrages exprimés, on se gardera d’oublier la réalité majeure de ce premier tour: le refus d’un électeur sur deux d’aller voter. Et si tous les partis sont responsables de cette nouvelle progression de l’abstention, le phénomène interroge désormais en premier lieu Emmanuel Macron. Car qu’entend-on depuis un mois? Qu’Emmanuel Macron a rendu confiance et espoir à la France. Que l’optimisme est de retour dans le pays. Qu’un vent de jeunesse, de renouveau, d’envie d’y croire souffle sur l’opinion. Mais que le premier signe de ce printemps politique soit une nouvelle progression de l’abstention montre à tout le moins que les Français ne font pas du président le magicien que la «macronmania» décrit». «Abstention partout, opposition nulle part», s’inquiète Libération, en détournant la formule de Victor Hugo, «police partout, justice nulle part». Le journal évoque un niveau d’abstention qui transformerait l’arrivée en tête d’En Marche en «un triomphe sans enthousiasme», en «une victoire écrasante et molle», qui présagerait d’«une Assemblée quasi monocolore», et d’un président en position de «se saisir de tous les pouvoirs». «Une page totalement neuve s’ouvre pour le pays», annonce le journal, que cette perspective ne semble pas totalement enthousiasmer.
Noir, c’est noir - si noir, qu’à gauche, certains ont opté pour l’humour, comme ces Tweets recensés par l’Obs. On en a gardé deux. Pikachu, disant au revoir à Benoit Hamon et Jean-Christophe Cambadélis - l’ex-candidat à la présidentielle, et la patron du PS, éliminés du premier tour. Cambadélis, qu’on retrouve de nouveau seul, sur sa palette. Une image qui avait déjà fait le tour des réseaux sociaux depuis la défaite du mois dernier. « Au revoir Cambadélis, on t'oubliera pas».
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française(du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale(du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.