À deux jours des législatives, la polémique sur l'efficacité des services de sécurité a pris de l'ampleur mardi au Royaume-Uni, après la révélation que deux des auteurs du dernier attentat qui a frappé Londres avaient été signalés aux autorités.
Les services de sécurité et de renseignements britanniques sont-ils à la hauteur ? La polémique a pris de l'amppleur, mardi 6 juin, au Royaume-Uni, après la révélation que deux des trois auteurs de l'attentat perpétré dans la capitale britannique trois jours auparavant étaient connus des autorités.
L'identité de Youssef Zaghba, un Italien d'origine marocaine de 22 ans, troisième membre de l'équipée meurtrière, a été révélée mardi matin par Scotland Yard, qui a affirmé qu'il n'était pas connu des services de police. Zaghba "n'était pas un sujet d'intérêt pour la police ou le MI5", le service de renseignement britannique, a fait savoir la police de Londres.
Mais selon les autorités italiennes, il avait été repéré en mars 2016 après avoir apparemment cherché à gagner la Syrie, et dûment signalé aux autorités britanniques.
L'identité des deux autres auteurs de l'attentat avait été dévoilée lundi : Khuram Shazad Butt, 27 ans, un Britannique né au Pakistan connu des services de police, et Rachid Redouane, 30 ans, qui se présentait comme un binational marocain et libyen.
Samedi soir, les trois assaillants ont tué 7 personnes et blessé 48 autres avant d’être abattus.
Signalements
Après cette troisième attaque en moins de trois mois revendiquée par le groupe État islamique, le pays s'interroge sur l'efficacité des services de sécurité. Khalid Masood, l'auteur de l'attentat de Westminster le 22 mars, Salman Abedi, le kamikaze qui s'est fait exploser à la Manchester Arena le 22 mai, et Khuram Butt étaient connus des autorités et avaient fait l'objet de signalements du public.
Khuram Butt, proche du prêcheur radical Anjem Choudary, était même apparu dans un documentaire de Channel 4 intitulé "Mes voisins les jihadistes" diffusé l'an dernier. Pour le journal Telegraph, "il est stupéfiant que des gens qui représentent une telle menace (...) puissent étaler leur idéologie nauséabonde à la télévision sans en subir les conséquences".
Questions sans réponses
"Ce sont des questions auxquelles les services de police et de renseignement devront répondre", a reconnu mardi le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, sur SkyNews.
Lors d'un déplacement au Pays de Galles, la Première ministre Theresa May a annoncé que les services de police et de renseignement allaient entreprendre un examen de leur méthodes de travail, comme après l'attentat de Manchester.
Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn avait appelé lundi celle-ci à démissionner, lui reprochant les réductions d'effectifs policiers ordonnées lorsqu'elle était ministre de l'Intérieur (2010-2016).
Ces critiques tombent au mauvais moment pour la dirigeante conservatrice, à deux jours d'un scrutin décisif pour la future négociation du Brexit.
Avec AFP