C'est un accès rare que le gouvernement irakien a accordé à France 24. Nos envoyés spéciaux ont pu se rendre à l'intérieur de la prison d'Abu Ghraib, située aux portes de Bagdad et rendue tristement célèbre par le scandale de tortures qui avait suivi l'invasion américaine de 2003. Ils sont aussi allés à la rencontre des Irakiens qui vivent dans la ville d'Abu Ghraib et tentent de se libérer du lourd poids de ce passé.
En 2004, les clichés ont fait le tour du monde. On y voyait des détenus irakiens subir des actes de tortures et des mauvais traitements infligés par des militaires américains, hilares... L’affaire de la prison d’Abu Ghraib, en Irak, a choqué l'opinion et plongé l’administration Bush dans un profond embarras.
Depuis, ce complexe pénitentiaire situé à quelques kilomètres de Bagdad reste le symbole de l’occupation américaine en Irak. Il a d'ailleurs longtemps alimenté la propagande jihadiste, au point d'être considéré comme l’un des lieux de naissance de l’organisation État islamique. Le 21 juillet 2013, une attaque terroriste d’une violence inouïe menée par une branche locale d'Al-Qaïda vise la prison d’Abu Ghraib, alors gérée par les autorités irakiennes. L'assaut permet à plus de 500 détenus de s’évader, dont certains deviendront cadres au sein du mouvement terroriste naissant, aujourd'hui connu sous le nom d'organisation État islamique.
Aujourd’hui, alors que les autorités de Bagdad envisagent de rouvrir le complexe pénitentiaire qui a été fermé en 2014, nos reporters ont obtenu l’autorisation exclusive de le visiter. La prison, livrée à l’abandon, est restée figée dans le temps. Les stigmates du passé sont intacts.
Nos reporters sont également allés à la rencontre des habitants d’Abu Ghraib, dont le destin est lié à celui du centre pénitentiaire. Dans cette ville, les Irakiens aspirent plus que tout à une vie normale et tentent de se reconstruire, mais ils sont contraints de vivre avec le poids de l’histoire et la menace terroriste au quotidien.