Lucas Papadémos, chef du gouvernement grec en 2011 et 2012, a été légèrement blessé jeudi par l'explosion d'une lettre piégée dans sa voiture à Athènes. L'acte n'a pas été revendiqué, mais les soupçons se portent sur un groupe anarchiste.
C'est le premier attentat contre un ancien dirigeant de la Grèce depuis des décennies. L'ancien Premier ministre grec de 2011 à 2012, Lucas Papadémos, a été légèrement blessé, jeudi 25 mai, par l'explosion d'une lettre piégée dans sa voiture, à Athènes.
L'acte n'avait pas été revendiqué en milieu de soirée.
Âgé de 69 ans, Lucas Papadémos, qui a tenu les rênes du gouvernement au pic de la crise grecque, souffre selon l'hôpital de "blessures superficielles à la poitrine, à l'abdomen et aux jambes". Lui et ses gardes du corps "sont dans un état stable et peuvent communiquer", a précisé le porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos.
"Je condamne sans réserve l'attaque contre Lucas Papadémos et lui souhaite un prompt rétablissement, ainsi qu'aux personnes qui l'accompagnaient", a fait savoir le Premier ministre Alexis Tsipras, depuis Bruxelles où il participait au sommet de l'Otan.
L'ancien Premier ministre venait juste de quitter l'Académie d'Athènes, qu'il préside cette année, quand l'explosion s'est produite sur une avenue passante. Un employé d'une boutique de cycles a vu de la fumée sortir de la Mercedes noire et ses occupants en sortir avec les vêtements déchirés. La voiture, restée dans le sens de la circulation, ne laissait pas apparaître de gros dégâts, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La piste anarchiste
Plusieurs médias ont par ailleurs rapporté que la lettre piégée contenait de la poudre à pétards, une méthode utilisée par le groupe anarchiste Conspiration des cellules de feu, qui avait revendiqué en mars l'envoi d'une lettre piégée au ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
Lucas Papadémos, gouverneur de la Banque de Grèce de 1994 à 2002 et vice président de la Banque centrale européenne de 2002 à 2010, avait négocié pendant ces quelques mois au pouvoir une réduction massive de la dette de son pays détenue par les banques. Il avait succédé au socialiste Georges Papandréou après la démission de celui-ci et avait fait voter un train de dures mesures d'austérité, avant de quitter à son tour ses fonctions.
Les médias grecs commençaient jeudi soir à faire le rapprochement avec la lettre piégée reçue en mars par les services de Wolfgang Schäuble. À l'époque, les polices grecque et française avaient estimé que la Conspiration des cellules de feu avait également été responsable de l'arrivée au siège parisien du FMI, le même jour, d'un autre paquet piégé qui avait légèrement blessé une femme. D'autres lettres piégées, adressées à des institutions, avaient été interceptées dans les jours suivants dans un centre de tri d'Athènes.
Le groupe anarchiste figure sur la liste des organisations terroristes établie par Washington. Il avait déjà envoyé de telles lettres à des ambassades en Grèce et à des dirigeants européens en 2010.
Avec AFP