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Piétons fauchés à Times Square : "J’ai tout de suite pensé au terrorisme"

à New York – Une voiture a foncé sur la foule à Times Square, la célèbre place de New York, jeudi, faisant un mort et 22 blessés. Un souffle de panique s’est emparé de la ville avant que les autorités ne rassurent habitants et touristes.

Les sirènes de police ont résonné plus fort que d’habitude à New York, jeudi 18 mai. En fin de matinée, une voiture a foncé sur des passants sur l’emblématique place de Times Square, où des centaines de personnes étaient rassemblées sous un soleil de plomb, tuant une jeune femme de 18 ans et faisant 22 blessés selon le dernier bilan.

Une Honda Accord est montée à vive allure sur le trottoir de la 7e Avenue, fauchant les piétons sur un peu plus de trois pâtés de maison, de la 42e à la 45e rue, avant de heurter des feux de signalisation. Le conducteur, identifié comme étant Richard Rojas, est un Américain de 26 ans résidant dans le quartier du Bronx et ayant servi dans l'US Navy de 2011 à 2014. Selon les autorités, rien n’indique qu’il ait agi avec des motivations terroristes.

"J’ai entendu des gens hurler. C’était la folie, c’était complètement chaotique", témoigne André, 66 ans, qui distribuait des flyers dans la rue lorsque la voiture a déboulé sur les lieux. "Il y avait des corps qui volaient dans les airs sous le choc de l’impact avec le véhicule. C’était une scène terrible et effrayante. On voit de tout à Times Square mais je n’avais encore jamais vu ça."

Pas de touristes, que des journalistes à #timessquare. 22 blessés, un mort dans l'accident de voiture. Piste terroriste écartée. #newyork pic.twitter.com/LulLC3pfYZ

— Charlotte Oberti (@C_Oberti) 18 mai 2017

Après les attaques au camion de Nice le 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts, et de Berlin, le 19 décembre 2016, qui a fait 12 morts, certains New-Yorkais ont immédiatement pensé qu’il s’agissait d’un scénario similaire. André explique avoir cédé à la panique. "J’ai tout de suite cru à une attaque terroriste, j’ai pensé à ce qu’il s’était passé en France", explique-t-il, ajoutant avoir craint qu’une bombe n'explose.

Peu après le drame, le maire de New York, Bill de Blasio, s’est rendu sur la place aux immenses panneaux lumineux, visiblement soucieux de rassurer New-Yorkais et touristes. "Sur la base de l'information dont nous disposons pour l'instant, il n'y a aucune indication qu'il s'agissait d'un acte de terrorisme", a-t-il déclaré. Lors d’une conférence de presse, les autorités ont par ailleurs affirmé que le conducteur disposait d’un casier judiciaire. Richard Rojas avait déjà été arrêté à New York pour conduite en état d'ivresse et, récemment, à cause d’un comportement "menaçant" de nature non précisée. Des analyses sont en cours pour déterminer s'il était en état d'ivresse jeudi matin, a indiqué la police.

"Horrifiée et bouleversée"

"J’ai été horrifiée et bouleversée de voir ça", raconte Amanda, 37 ans, qui sortait d’une bouche de métro au moment des faits. "J’ai vu une femme par terre à l’angle de deux rues, puis une autre femme à terre. Puis j’ai vu la voiture. Elle était en train de prendre feu. Tout le monde sortait son téléphone pour filmer ou prendre des photos", explique cette New-Yorkaise, en pointant un groupe de personnes avec leur smartphone à la main. "Des gens pleuraient. D’autres aidaient les blessés. Les touristes étaient paniqués. Ils attrapaient leurs enfants pour les éloigner des lieux."

En quelques minutes, les forces de l’ordre ont déployé un large dispositif de sécurité. Un hélicoptère a été dépêché sur place et le secteur a été évacué puis bouclé pendant plusieurs heures sur neuf pâtés de maison, rendant presque paisible ce lieu à la frénésie notoire.

Un #TimesSquare vide. Les lieux ont été évacués après qu'une voiture a foncé sur la foule #NewYork pic.twitter.com/gEEtosO5ge

— Charlotte Oberti (@C_Oberti) 18 mai 2017

À deux pas de là, la vie continuait son cours. Des diseuses de bonne aventure installées sur le trottoir offraient leurs services et un vendeur à la sauvette proposait des échantillons gratuits de pop-corn. Une situation habituelle que les policiers, présents en nombre, semblaient vouloir maintenir. Affichant sourires et décontraction, ils ont repoussé calmement les touristes tentant d’accéder à la zone : "Pas de Times Square aujourd’hui. Vous allez devoir visiter le reste de New York. Profitez du spectacle".