Le parti de la France insoumise s'est réuni samedi à Villejuif pour lancer sa campagne des législatives. Soutenu par plusieurs personnalités, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a un objectif : gouverner en cohabitation avec Emmanuel Macron.
Rêvant de "mettre en échec la politique macroniste" du nouveau président, le mouvement de la France insoumise s'est réunie samedi 12 mai autour de Jean-Luc Mélenchon pour sa convention nationale en vue des législatives. Elle se donne pour mission d'imposer une cohabitation au président Emmanuel Macron, tout en créant le renouvellement politique.
Saluant la "France de tous les visages, tous les métiers, couleurs de cheveux, d'yeux et même de peau", le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s'est lancé dans un vibrant plaidoyer en faveur d'une classe politique changée en profondeur, lors du discours de clôture de la journée.
Exprimant sa "fierté" devant la diversité des candidatures au scrutin des 11 et 18 juin, il a appelé à remporter la bataille des législatives avec l'objectif de "gouverner le pays en constituant une nouvelle majorité".
"Nous le pouvons, c'est à portée de main, que viennent les jours heureux !", a déclaré celui qui se présente à Marseille face au socialiste Patrick Mennuci, tout en louant la période de cohabitation entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, "un des moments les plus positifs de la vie de l'économie française".
Humoristes, intellectuels et sportifs insoumis
Lors de cette toute première convention nationale, plusieurs personnalités qui porteront les couleurs du mouvement aux législatives ont successivement pris la parole.
"Je veux me battre, passer le cap de l'engagement parce que le soutien c'est bien", mais "j'ai envie de passer à l'action", a déclaré Gérald Dahan, candidat dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, fief du maire UDI d'Issy-les-Moulineaux André Santini. L'animateur de radio et imitateur de 43 ans soutient Jean-Luc Mélenchon depuis 2016.
La championne du monde de kick-boxing Sarah Soilihi est, quant à elle, candidate dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône : "On me présente souvent comme la combattante de La France insoumise, mais, moi, j'ai choisi d'aller sur le ring, de me prendre des coups. Pour moi, les combattants, c'est vous, les gens qui se battent au quotidien", a-t-elle dit. "Ensemble, nous sommes invincibles les amis : courage, force et honneur !" a-t-elle poursuivi sous les applaudissements nourris de la salle.
Je suis boxeuse. Mais pour moi aujourd'hui, les combattants sont ceux qui se battent contre la misère et la précarité. @sarah_soilihi
— La France insoumise (@FranceInsoumise) 13 mai 2017François Ruffin, journaliste-réalisateur ; Leila Chabi, cofondatrice du collectif Jeudi Noir ; Juan Branco, conseiller juridique de Wikileaks ; Rémy Garnier, ancien inspecteur des impôts qui a fait tombé Jérôme Cahuzac… À l'instar du mouvement du président élu Emmanuel Macron, la France insoumise mise également beaucoup sur la société civile pour sa campagne.
Geste en faveur des communistes
Quatre jours après l'échec des discussions entre La France insoumise et le Parti communiste en vue d'un accord pour des candidatures communes, la réunion s'est ouverte sur un geste de bonne volonté. "Le comité électoral a décidé que nous ne présenterions pas de candidats là où des communistes sortants ont adressé leur parrainage à Jean-Luc Mélenchon", a déclaré son directeur de campagne, Manuel Bompard.
Cette déclaration intervient alors que, après des mois d'une entente fragile, le Parti communiste et La France insoumise ont renoncé à trouver un accord pour les législatives, un échec dont les états-majors se rejettent mutuellement la responsabilité.
Avec AFP