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La presse française se montre soulagée, admirative et exigeante au lendemain d’une victoire d’Emmanuel Macron qualifiée de "large et fragile" à la fois. Passage en revue.

Au lendemain de la victoire à l'élection présidentielle d’Emmanuel Macron, les journaux français réagissent à une élection qualifiée d’"ultime bataille" ou de point de départ "d’un nouveau combat", selon les titres.

Le quotidien Libération ne cache pas sa satisfaction en saluant la victoire de l'ancien ministre de l'Économie d'un "Bien joué". À l'opposé du portrait de une du nouveau président, la quatrième de couverture est barrée d'un "Bien fait" adressé à Marine Le Pen. "Dans l'ultime bataille, la République l'emporte. Ébranlée, fissurée, bousculée par un parti de l'intolérance qui a réuni jusqu'à 42 % des intentions de vote durant la campagne, la France vient de signifier aux xénophobes – même s'ils restent forts, menaçants, actifs – qu'elle ne voulait pas d'eux", écrit avec soulagement Laurent Joffrin, le directeur du journal.

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— Libération (@libe) 7 mai 2017

Titre enjoué en manchette du quotidien économique Les Échos qui salue "La France qui ose". "Il y a longtemps que l'on n'avait pas accolé ces deux mots. La France sourit. Avec Emmanuel Macron, élu très largement ce dimanche à 65,9 % des voix, la France grondeuse a conjuré la fatalité populiste qui semblait gagner le monde occidental. Macron, ou l'anti-Trump", se félicite Cécile Cornudet dans le quotidien économique.

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— Les Echos (@LesEchos) 7 mai 2017

Plus sobre, Le Figaro évoque "La victoire en marchant" du nouveau locataire de l’Élysée. Dans son éditorial, Alexis Brézet nuance de son côté fortement l'ampleur du succès d’Emmanuel Macron. "Ne nous y trompons pas : la France de Macron, cette France positive, dynamique, réformatrice, ouverte à l'Europe comme au vent du large existe bel et bien – et c'est heureux. Mais elle ne représente qu'un quart des Français. Deux autres quarts (les lepénistes et les mélenchonistes auxquels on pourrait ajouter les partisans de Hamon) sont radicalement hostiles aux valeurs qu'elle incarne."

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— T Quinault Maupoil (@TristanQM) 7 mai 2017

"Macron ne devra jamais oublier qu'il a été à la fois très bien et très mal élu"

De son côté, le quotidien catholique La Croix titre sur "une victoire large et fragile". "Quoi qu'il arrive, Emmanuel Macron ne devra jamais oublier qu'il a été à la fois très bien et très mal élu", écrit l’éditorialiste Guillaume Goubert. "Très bien car il a bénéficié d'un des scores les plus élevés de la Ve République. Très mal parce que de nombreux citoyens ont voté en sa faveur non par adhésion mais uniquement pour écarter la menace du Front national."

Pour L’Humanité, il n'y aura en tout cas pas d'état de grâce. Le journal communiste assure qu'"un nouveau combat commence" contre un président élu "sans adhésion". Dans un éditorial, Patrick Apel-Muller explique qu'"Emmanuel Macron veut frapper vite parce qu'il est faible" et "les élections législatives sont donc une première étape importante pour lui mettre des bâtons dans les roues".

A la Une de l'Humanité demain : Après la #Presidentielle2017 un nouveau combat commence avec les #legislatives2017 https://t.co/F5XC9RYUuy pic.twitter.com/lXnH9Xnl10

— l'Humanité.fr (@humanite_fr) 7 mai 2017

Dans L'Opinion, Nicolas Beytout estime, a contrario, que le "premier défi" du nouveau président "sera donc de profiter de cet élan acquis dans les urnes (...) pour se construire de vraies fondations parlementaires et se doter d'une base partisane solide".

Comme le résume Christophe Bonnefoy dans Le Journal de la Haute-Marne, "gagner la présidentielle, finalement, aura été le plus simple pour Emmanuel Macron. Pouvoir s'appuyer sur une Assemblée qui soutiendra sa politique sera beaucoup plus ardu, pour un ex-candidat qui se veut le champion du ‘ni droite, ni gauche’, mais aura besoin des deux pour gouverner... et de contenter chacun".

Avec AFP