logo

Comment le poulet est passé d'un animal sauvage à une gentille bête pondeuse

Le poulet est l’oiseau le plus répandu avec environ 50 milliards de spécimens arpentant la Terre. Qui sont-ils ? Comment sont-ils devenus aussi nombreux ? Une question substantielle que la science a enfin décidé de résoudre.

Une équipe de chercheurs s’est pour la première fois penchée sur la question de l’évolution physique et comportementale des poulets à travers les âges. Il apparaît que les habitants de l’Europe médiévale ont influencé, sans en avoir conscience, l’attitude domestique de ces bêtes.

D’où vient cette volaille telle que nous la connaissons, c’est-à-dire la gallus gallus domesticus, le poulet domestique éduqué pour sa chair tendre et ses œufs ? Son histoire commune avec l’homme débute il y a 6 000 ans dans les jungles d’Asie. Depuis son continent natal, le poulet a parcouru le monde pour arriver en Grèce environ 500 ans av. J.-C., rapporte Newsweek. À partir de là, l’animal s’est répandu dans les forêts européennes, se rapprochant de plus en plus de l’homme.

Mais comment s’est-il multiplié en si grand nombre ? C’est le mystère qu’a résolu une équipe de scientifiques de l’université d’Oxford. Dans un article publié dans la revue universitaire Molecular Biology and Evolution, ils expliquent avoir étudié l’ADN de la bête pour comprendre comment les traits spécifiques du poulet actuel sont apparus.

100 os de poulet qui font l’histoire

Avant de démarrer cette nouvelle étude, les scientifiques avaient identifié deux types de gènes importants dans l’ADN du poulet. Sans rentrer dans le détail, ces deux gènes ont une même cause historique : la fin de la reproduction saisonnière du poulet, survenue à un moment inconnu de l’histoire. Mais grâce à cela – et contrairement à la majorité des oiseaux – le poulet a produit évidemment plus d’œufs et a également perdu sa peur des humains.

Les scientifiques ont ainsi recueilli et analysé 100 os de poulet pour repérer et comprendre les changements génétiques qui ont mené à la domestication de l’animal. Ils ont pris des os venant de l’ensemble de l’Europe et dont l’âge atteignait jusqu’à 2 200 ans. Les résultats de l’étude ont montré que les gènes favorables à la domestication sont apparus en 920 apr. J.-C., dans le nord de l’Europe.

"Nous avons tendance à penser qu’ils sont rapidement passés d’animaux sauvages à des animaux domestiques (…)"

Selon eux, ces changements coïncident avec le développement de l’urbanisation et l’ancrage du christianisme, notamment grâce à l’ordre bénédictin. "L’augmentation importante du nombre d’œufs et de poulets, évidente dans l’Europe médiévale, est liée à la pratique des banquets qui étaient réalisés par les chrétiens, qui interdisaient la dégustation d’animaux à quatre pattes durant les périodes de jeûne, mais autorisaient la consommation de poissons, d’œufs et d’oiseaux", explique ainsi l’étude.

Ces facteurs surprenants semblent avoir causé une forme de pression inconsciente sur les poulets qui ont dès lors produit beaucoup plus d’œufs. "Nous avons tendance à penser qu’ils sont rapidement passés d’animaux sauvages à des animaux domestiques (…). Cette étude démontre à quel point il est facile de modifier l’évolution d’une espèce en un clin d’œil", explique Greger Larson, un des auteurs de l’étude. Les chercheurs expliquent ainsi que la sélection naturelle a privilégiée les poulets possédant le gène "THSR", présent dans seulement 40 % des spécimens il y a un millénaire, alors qu’il est présent dans l’ensemble des volailles de nos jours.

Voilà, désormais vous savez tout (ou presque) sur le poulet. Vous pouvez aller faire votre je-sais-tout, personne n’osera vous contredire, parce que c'est la science qui le dit.

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.

Tags: Nature, Animaux,