L’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a salué le plan adopté jeudi à Astana par Moscou, Ankara et Téhéran visant à créer des zones sécurisées en Syrie pour instaurer un cessez-le-feu durable dans plusieurs régions.
À Astana, au Kazakhstan, la Russie, l’Iran et la Turquie ont adopté, jeudi 4 mai, un plan sur la Syrie visant à créer des "zones sécurisées" ou des zones dites de "désescalade" pour instaurer un cessez-le-feu durable dans plusieurs régions. Staffan de Mistura, envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie qui assiste aux pourparlers, a salué "une importante avancée prometteuse dans la bonne direction dans le processus de désescalade du conflit".
L'accord n'est en revanche signé ni par les émissaires du régime de Damas, ni par les rebelles présents à Astana, où les négociations se sont concentrées pendant deux jours sur les zones de sécurité.
L’opposition rebelle insatisfaite
Selon une version en arabe du projet de memorandum obtenue par l'AFP, des "zones de désescalade", un terme flou qui pourrait s'approcher de l'idée d'une zone tampon, seront créées dans les territoires rebelles à Idleb (nord-ouest), dans la province centrale de Homs, dans l'enclave rebelle de la Ghouta (banlieue est de Damas) et dans la partie méridionale du pays.
Par ailleurs, "des zones de sécurité" constituées de postes de contrôle et de centres de surveillance tenus conjointement par l'armée syrienne et les rebelles seraient mises en place autour des "zones de désescalade". Des unités militaires d'"observateurs" de pays non précisés devraient aussi être déployées.
Selon le ministère turc des Affaires étrangères, l'accord interdit l'usage de tous les types d'armes dans ces zones et permet l'acheminement d'aide humanitaire.
La création de zones de sécurité est une demande de longue date de l'opposition syrienne pour protéger les civils, mais la délégation présente à Astana a critiqué l'accord conclu jeudi en dénonçant un marché de dupes. "Nous voulons des garanties sur l'intégrité territoriale de la Syrie", a déclaré Ossama Abou Zaid, un des délégués de l'opposition dont l'objectif principal reste celui d'une transition politique à Damas.
Avec AFP et Reuters