Les autorités turques ont annoncé mercredi avoir suspendu un peu plus de 9 000 agents de police, dans le cadre des purges qui visent les personnes soupçonnées d'être liées à la mouvance du prédicateur en exil Fethullah Gülen.
Au total, 9 103 policiers ont été suspendus, a annoncé mercredi 26 avril la police turque. Ces agents sont accusés de lien avec le prédicateur islamiste exilé aux États-Unis Fethullah Gülen, qu'Ankara tient pour responsable du putsch raté du 15 juillet. Le motif invoqué est la "sécurité nationale", a indiqué la police dans un communiqué sur son site Internet.
Mercredi, plus de 1 000 personnes ont été interpellées à travers tout le pays dans le cadre de la purge en cours au sein de la police. Dans la foulée du putsch avorté, les autorités turques ont arrêté 40 000 personnes et en ont limogé ou suspendu 120 000, dans une série de professions dont la police, l'enseignement ou la magistrature, pour leurs liens présumés avec la mouvance güléniste.
Le coup de filet, d'une ampleur inégalée ces derniers mois, survient dix jours après la victoire étriquée du président Erdogan à un référendum constitutionnel sur l'élargissement de ses prérogatives, dont la légitimité est remise en cause par l'opposition. Le principal parti d'opposition en Turquie, le CHP, a annoncé mercredi qu'il allait saisir la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour contester le résultat du scrutin. Avec ces arrestations et des bombardements menés mardi contre des combattants kurdes en Irak et en Syrie, le pouvoir turc semble vouloir montrer qu'il ne faiblira pas dans sa lutte contre le "terrorisme", à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières.
Avec AFP et Reuters