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Les salariés de New Fabris menacent de faire sauter leur usine

En l'absence d'accord au 31 juillet sur le versement de 30 000 euros d'indemnité par employé, les 366 salariés de New Fabris, à Chatellerault (Vienne), en liquidation judiciaire, ont assuré qu'ils feraient sauter l'usine.

Une indemnité de 30 000 euros par employé licencié. Voilà ce que réclament les 366 employés de l’usine de traitement de pièces automobile New Fabris à Chatellerault, dans la Vienne. Les salariés de cette unité de production, en liquidation judiciaire, exigent que la somme soit versée d’ici le 31 juillet, sous peine de faire "sauter" l’usine.

"On a placé huit bouteilles de gaz aux endroits stratégiques", prévient Guy Eyermann, délégué CGT et agent logisticien depuis neuf ans dans l’entreprise, contacté par FRANCE 24.

Les employés souhaiteraient que PSA Peugeot-Citroën et Renault, les deux principaux clients de New Fabris, leur rachètent les pièces en stock pour plus de 10 millions d’euros. Les constructeurs automobile estiment la valeur du matériel à seulement 2 millions d'euros.

Pour tenter de négocier l'indemnité, quelque 150 salariés se sont rendus, mardi dernier, à la direction de PSA, sans obtenir de résultats. Une délégation similaire doit se rendre à la direction de Renault jeudi prochain. Les salariés ont également rendez-vous au ministère de l'Emploi le 20 juillet. "On va demander au ministère de faire pression sur PSA et Renault qui ont reçu des aides de l'Etat", indique Guy Eyermann.

Une pièce vendue 9 euros refacturée 266 euros

"Le directeur des achats de PSA nous a proposé le rachat des pièces pour 1,2 million d’euros. Cela représente 3 000 euros par employé, c’est insuffisant", estime le délégué CGT, pour qui PSA attend la réaction de Renault avant de "faire un geste".

"On s’est aperçus qu’une pièce qu’on vend 9 euros à PSA est refacturée 266 euros au concessionnaire, poursuit-il. Ce qu’on demande, c’est qu’ils nous l’achètent 50 euros. Ça leur laisse encore une bonne marge !"

Pour réclamer l'indemnité de 30 000 euros, les salariés, qui ont tous reçu leur courrier de licenciement à la fin juin, se basent sur les sommes versées, selon eux, par Renault et PSA aux quelque 200 salariés licenciés du groupe Rencast, également spécialisé dans la fonderie en aluminium pour l'automobile.

"Ils ne récupéreront rien du tout"

Les salariés sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur action. "Si on a pas ce qu’on demande [le 31 juillet], ils ne récupéreront rien du tout", assure Guy Eyermann. En ce qui concerne les risques liés à l’installation des bouteilles de gaz, le délégué CGT affirme que les Renseignements généraux (RG) et la police de Chatellerault se rendent régulièrement sur le site pour "voir si tout se passe bien".

"Le préfet s’est engagé à ne pas envoyer les forces de l’ordre nous déloger", précise le délégué syndical, qui déplore que les discours des autorités locales n’aient abouti sur "rien de concret".

Les 366 employés de l’usine occupent leurs locaux depuis le 16 juin 2009, date de la mise en liquidation de l’entreprise. New Fabris effectue un travail de finition sur certaines pièces de moteurs avant de les revendre "prêtes à l’emploi" aux constructeurs automobile.