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"Les ouvriers, Le Pen, Mélenchon... et l'abstention"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 20 avril, la campagne pour la présidentielle et la question du vote des ouvriers, courtisés par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Le baroud d’honneur de Benoît Hamon. Et un entretien avec François Fillon.

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A la Une de la presse française, ce matin, la campagne pour la présidentielle, à trois jours du premier tour et «la bataille du vote ouvrier», entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
D’après Libération, le leader de la France insoumise «gagne du terrain» dans les sondages, même si la patronne du Front National reste largement en tête parmi les ouvriers qui votent, tandis que beaucoup d’entre eux assurent qu’ils vont s’abstenir - comme Emilie, une intérimaire chez PSA Sochaux, qui déclare qu’elle ne se déplacera pas, dimanche. Selon elle, «en, France, soit on est cassos (un cas social), et on a toutes les aides, soit on travaille et on galère». Sur le site qui l’emploie, 10 000 salariés contre 40 000 dans les années 70, Libération a rencontré des ouvriers partagés entre le bulletin «espoir», le vote Mélenchon, et le bulletin «ras-le-bol», en faveur de Marine Le Pen. Séverine, mère de famille et employée chez PSA depuis16 ans, s’explique sur son choix du FN: «la France multiculturelle, dit-elle, elle est belle de loin, mais dure de près». Cédric, un délégué CGT, a lui aussi fait son choix: «le vote FN est un vote raciste. Moi, je ne suis pas raciste, alors je vote Mélenchon».
Jean-Luc Mélenchon dont l’Humanité déroule le programme de la première année à l’Elysée, s’il est élu. «Répondre aux urgences sociales et écologiques, séparer la République de l’argent» - voilà, entre autres, «ce qui changerait dès la première année», si le candidat de la France insoumise l’emportait le 7 mai prochain. Un programme qui ne plaît pas visiblement à Slate, qui assure que si «vous aimez Mélenchon», c’est que vous ne l’avez sans doute pas «vraiment» lu. Le site, qui se dit «inquiet» que «rien ne semble troubler ses aficionados», «ni les faits, ni les chiffres, ni les arguments», juge que son projet, «ultra-simpliste», «parle (pourtant) de lui-même», notamment en matière économique. Jean-Luc Mélenchon, rappelle Slate, prévoit par exemple de s’endetter encore («la dette n’est pas un problème») tout en préparant une renégociation de cette dette: «Qui sera assez sot pour nous prêter en sachant qu’il ne sera pas remboursé?», demande le site, très remonté, aussi, contre son idée de faire offrir par l’Etatun emploi aux chômeurs de longue durée, «en lien avec (leur) qualification, sur une mission d'intérêt général». «Qui peut penser que l’emploi public pour tous c’est «du sérieux», comme dirait l’autre?». «M. Mélenchon promet la lune, beau voyage, beau prospectus. Le péril est qu’il veut vraiment nous y emmener, tous entassés dans une vieille fusée idéologique bricolée», conclut Slate, dont la critique est semblable de celle de l’Opinion, qui le montre en compagnie, toujours, de Marine Le Pen, et de Benoît Hamon sous la forme des trois petits singes asiatiques. «Ne pas voir la réalité, ne pas entendre la réalité, ne pas dire la réalité» - une maxime partagée, selon le journal, par les trois candidats, accusés de pratiquer «la pensée magique».
Benoît Hamon a tenu hier soir à Paris son dernier grand meeting. Le Parisien évoque «le baroud d’honneur» du candidat socialiste, crédité désormais de moins de 10% d’intention de vote. Une descente aux enfers vécue avec beaucoup d’amertume par ses partisans. Dans la foule réunie hier, Claire, retraitée, dit avoir déchiré il y a peu sa carte du PS, mais avait tenu à venir soutenir, malgré tout, Benoît Hamon. «J’en veux aux socialistes. Ils nous ont fait du mal avec Hollande, et ils ont pourri la campagne de Benoît». Benoît Hamon dont beaucoup de camarades se sont déclarés opposés à son projet de revenu universel – une idée que les Echos proposent, néanmoins, de «ne pas enterrer trop vite». Le principe, prédit le journal, «continuera à inspirer les politiques de droite comme de gauche, que ce soit pour rationaliser les prestations ou pour combler les trous de la couverture sociale». 
François Fillon, lui, a accordé un entretien au Figaro, où il martèle qu’il sera «au second tour». Le candidat de la droite met en garde les électeurs tentés par le Front national: «S’ils votent le Pen, ils auront Macron». Emmanuel Macron critiqué aussi pour le «flou» de son programme et pour son «ambiguïté» supposée sur l’islam. «Emmanuel Macron, déclare Fillon, donne par son discours le sentiment de ne pas défendre l’identité nationale, le récit historique, l’enracinement culturel. Comme si tout cela était démodé. Comme si nous étions dans une société où seul l’individu compte». François Fillon assure, par ailleurs, que lui seul sera susceptible d’obtenir une majorité aux législatives de juin. Revenant également sur la polémique sur la participation de Sens commun, le mouvement politique issu de la Manif pour tous, à un éventuel futur gouvernement, le candidat dénonce «une forme d’intolérance regrettable», et «l’expression de ce politiquement correct» qu’il dit combattre. Une position qui inquiète, là encore, de Slate, qui se demande si son programme ne sonne pas, en réalité, «le retour en grâce des contempteurs des Lumières et des droits de l’homme qu’étaient Maurice Barrès et Charles Maurras», l’écrivain nationaliste, antisémite et antidreyfusard, et le théoricien du nationalisme intégral. François Fillon que Slate présente comme le candidat «soupçonné de fraudes atteignant des montants vertigineux», mais qui «propose la tolérance zéro pour la délinquance en col bleu», un candidat «immoral», qui «prône le retour aux valeurs de la morale».
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