Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 19 avril, la décision de Theresa May de convoquer des élections anticipées au Royaume-Uni. La crainte de nouveaux heurts entre le pouvoir et l’opposition au Venezuela. Et la présidentielle française vue d’outre-Atlantique.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
Au menu de cette revue de presse internationale, la décision de Theresa May de convoquer des élections anticipées le 8 juin prochain, dans moins de sept semaines.
«Ecraser les saboteurs», titre ce matin The Daily Mail, qui explique que la première ministre britannique convoque cette «élection surprise», «snap election», pour couper l’herbe sous le pied de tous ceux, y compris dans son propre camp, qui chercheraient à lui mettre des bâtons dans les roues, au moment où elle entame les négociations sur le Brexit. Theresa May «vise le raz-de-marée électoral», confirme The Times, qui rappelle que la chef du gouvernement britannique avait promis de ne pas convoquer d’élections avant 2020 - un engagement sur lequel elle aurait choisi de revenir pour tenter de gagner 100 sièges supplémentaires à la Chambre des communes, où les conservateurs ne disposent pour le moment que d’une courte majorité, 330 députés sur 650.
Une partie de la presse britannique salue une décision « audacieuse », qui devrait effectivement profiter au parti conservateur et décimer le parti travailliste. The Telegraph présente la décision de Theresa May comme une manœuvre qui pourrait lui offrir «un pouvoir comparable à celui dont disposait Margaret Thatcher il y a 30 ans», une manœuvre qui comporterait certes «une part de risque», mais qui devrait mettre le Labour de Jeremy Corbyn au pied du mur. D’après The Independent, les travaillistes risqueraient même d’être «annihilés» en juin prochain, avec des scores annoncés qui pourraient être les pires depuis 1935. Les derniers sondages estiment que le Labour pourrait passer de 229 à seulement 157 sièges. Une défaite annoncée dont le leader travailliste, Jeremy Corbyn, qui a d’abord soutenu le maintien dans l’UE, avant de soutenir le Brexit, pourrait faire les frais.
The Guardian, en revanche, n’est pas convaincu par la décision de Theresa May. Le journal parle d’une élection dont le Royaume-Uni n’aurait «pas besoin», en mettant en garde les électeurs contre la tentation de faire «un chèque en blanc» à la Première ministre sur le Brexit et «contre l’Europe». «La division que Theresa May invoque pour justifier ces élections anticipées, écrit The Guardian, est justement une chose de nécessaire et d’inhérent à la vie parlementaire, surtout sur une question aussi cruciale que les termes du Brexit». «Et c’est reparti», regrette, avec fatalisme le quotidien local Eastern Daily Press, en faisant état de la «lassitude» des électeurs, un an à peine après le traumatisme du référendum sur la sortie de l’UE. «I va falloir qu’on arrête de se rencontrer comme ça», dit l’un d’entre eux à un candidat faisant de nouveau du porte à porte, muni de son programme, dans The Telegraph.
Au Venezuela, ce mercredi 19 avril, journée de l’anniversaire de la révolution de 1810, risque d’être une journée de tension maximale, annoncent nos confrères de RFI, qui rapportent que des manifestations ont été convoquées dans tout le pays par l’opposition, pour réclamer des élections et dénoncer un coup d’Etat du président Maduro - dont la décision, lundi, de déployer l’armée pour trois jours – officiellement pour marquer, justement, l’anniversaire de la révolution - , pourrait engendrer des heurts avec les manifestants, alors que cinq d’entre eux ont déjà été tués et des centaines blessés ou arrêtés, depuis le début du mois. El Nacional, confirme ces chiffres, faisant état de 35 nouveaux «prisonniers politiques», depuis deux semaines, ce qui porterait le chiffre total à 144 pour ce mois d’avril, dont 88 se seraient retrouvés en prison sans le moindre jugement.
Un mot, pour terminer, de la campagne présidentielle française vue d’outre-Atlantique. C’est souvent assez savoureux, mais cette fois-ci, le ton est plutôt grave. Politico s’inquiète de voir le successeur de François Hollande poursuivre plus ou moins la même politique - une inquiétude partagée, selon le site, par «l’establishment» français, qui aurait fait part de sa préoccupation de voir le futur chef de l’Etat, qu’il s’agisse d’Emmanuel Macron ou de François Fillon, «manquer de légitimité pour enrayer le déclin national». The Washington Post, lui, s’alarme de la façon dont «la rhétorique islamophobe» aurait envahi tous les discours, à des degrés certes divers - à l’exception de celui de Benoît Hamon, le candidat socialiste dont le quotidien assure qu’il est le seul à «défendre les intérêts de la communauté musulmane française». Quant au Daily Beast, qui évoque dans un langage assez fleuri un scrutin qui pourrait «tout f… en l’air», il dit redouter qu’après «une année de mauvaises surprises électorales, la France puisse offrir la pire d’entre elles, la plus dérangeante et la plus dangereuse» – une victoire de Marine Le Pen le 7 mai prochain.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française(du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale(du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.