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Ligue des champions : à Monaco, Dortmund veut oublier le choc et reprendre son rêve

envoyé spécial France 24 au stade Louis-II (Monaco). – Une semaine à peine après l'attentat qui a visé son bus à Dortmund, le Borussia se déplace à Monaco pour tourner une douloureuse page. Battu à l'aller (2-3), le club allemand rêve de rejoindre les demi-finales de la C1 et ainsi apaiser ses tourments.

Samedi 15 avril, 17 h 25, juste après le coup de sifflet final de Borussia Dortmund – Eintracht Francfort. Face à l'immense mur jaune de la tribune sud du Signal Iduna Park, les Jaune et Noir rendent hommage aux dizaines de milliers de supporters du club : malgré la victoire (3-1), l'ambiance est plus emplie d'émotion que de joie. Des larmes coulent sur les visages de quelques-uns des acteurs du soir. "Pendant les 90 minutes de jeu, c'était plus facile, admet sans détours le capitaine Marcel Schmelzer. Mais à la fin, tout ce que tu as gardé en toi sort d'un seul coup... Un grand moment de chair de poule..."

Quelques jours à peine après l'attaque du bus des joueurs du club allemand, qui a fait deux blessés dont l'international espagnol Marc Bartra, sorti il y a peu de l'hôpital, les plaies sont toujours à vif chez les joueurs. "Je me réveille toutes les nuits. Dans mon sommeil, je sursaute, et quand j'ouvre les yeux, je suis soulagé d'être à la maison, dans mon lit", confesse le gardien suisse Roman Bürki.

"Nous sommes prêts pour le match"

Pour lui comme pour la plupart des membres de l'effectif, le football a pris une place un peu moins prégnante depuis une semaine.

"Nous faisons en permanence le grand écart" entre la préparation purement footballistique et le travail avec les psychologues, reconnaît sans détours l'entraîneur du Borussia Thomas Tuchel. Un véritable numéro d'équilibriste, alors que le club doit affronter l'AS Monaco en quart de finale retour de la Ligue des champions, après la courte défaite concédée à l'aller dans un contexte particulièrement difficile (2-3).

"Tout ceci nous a rendu plus forts. Désormais, nous avons évacué et nous sommes prêts pour le match", précise toutefois le technicien allemand, qui se dédie depuis une semaine à la reconstruction psychologique de son effectif. Depuis les événements, pas un jour ne passe sans qu'il ne loue la "force de caractère" des siens.

Du cauchemar au rêve

Cette force face à l'adversité – dans laquelle les joueurs de Dortmund ont déjà puisé à l'aller pour préserver leurs chances de qualification, 24 heures seulement après l'attentat – constituera sans nul doute la clé du match côté allemand. Car sur le papier, et au vu des performances récentes de l'AS Monaco, les Jaune et Noir ne disposent pas d'une marge suffisante pour espérer remonter aisément le handicap de la première manche et concrétiser "leur rêve de jouer une demi-finale de Ligue des champions"...

Statistiquement, même si le Borussia Dortmund remporte la majeure partie de ses rencontres européennes depuis la prise de pouvoir de Tuchel (58 %, avec 7 victoires pour 2 nuls et 3 défaites), il n'a jamais décroché une qualification après avoir concédé une défaite à domicile au match aller.

Reste que le contexte de ce Monaco – Dortmund n'a pas grand chose de comparable à tout ce qu'a pu vivre le club allemand auparavant... Et s'il veut basculer du cauchemar au rêve – toutes proportions gardées – le Borussia sait qu'il lui faudra puiser dans son histoire récente pour trouver ce 'petit supplément d'âme' qui fait si souvent basculer les grands matchs.