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"Présidentielle: extrémisme vs. libéralisme ?"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 18 avril, le suspense à six jours du premier tour de la présidentielle. Toujours beaucoup d’indécis, un niveau d’abstention record annoncé. Et onze candidats qui lancent leurs dernières forces dans la bataille.

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A la Une de la presse française, ce matin, le suspense, à six jours du premier tour de la présidentielle.
Plus que six jours pour convaincre les indécis, pour départager les quatre favoris, Le Pen, Macron, Fillon et Mélenchon –actuellement «dans un mouchoir de poche», selon les sondages et selon le Figaro, qui affirme que «l'incertitude est totale sur l'affiche du second tour de la présidentielle», «comme si, à force de déjouer tous les scénarios successifs, les électeurs se retrouvaient piégés par leurs propres calculs». Le journal évoque «six hypothèses de second tour», «un duel entre deux radicalismes (Mélenchon/Le Pen)», et «un match entre deux libéralismes (Macron/Fillon)». Et vous, «vous faites quoi?», interpelle Libération, en évoquant la «tempête sous le crâne d’un pays tout entier», semblable à celle de 2005, lors du référendum sur le traité de Maastricht. «Lundi prochain, il sera trop tard», prévient le Parisien, qui s’inquiète du niveau record d’abstention, annoncé pour dimanche prochain. Une inconnue de plus, dans l’équation du premier tour, qui pourrait déboucher sur «la confrontation entre deux extrêmes» au second, selon le Parisien, qui donne «cinq bonnes raisons d’aller voter»: parce que la présidentielle ouvre «une période clé avec des choix stratégiques», où les «erreurs d’aiguillage vont se payer cher», parce que cette élection « est observée par le monde entier», et qu’une «forte participation consolidera la démocratie», «pour éviter d’avoir des remords», et parce qu’avec onze candidats, cette élection offrirait «un large éventail» de choix possibles. D’après le politologue Michel Fansten, dans Libération, si les abstentionnistes sont le premier parti de France, c’est «avant tout parce que l’offre électorale manque de lisibilité» - un problème qui aurait pour corollaire le fait que «ce sont les électeurs qui ont la lecture la plus simple, voire la plus simpliste des enjeux, qui se mobilisent le plus» - que ce sont finalement les plus radicaux qui «sont les plus motivés pour aller voter».
L’abstention est traditionnellement moins forte chez les seniors. D’après l’Opinion, les plus de 65 ans devraient encore être ceux «qui se rendront le plus massivement aux urnes». Autrement dit, cette élection serait «entre les mains des seniors», qui constitueraient aussi la catégorie la moins indécise, selon les sondages. Or «l’inconvénient avec les vieux, c’est qu’ils ont de la mémoire», dit Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, dans le dessin de Kak, la patronne du FN dissimulant dans son dos la photo de son père, et celui de la France insoumise, cachant un drapeau communiste. Si les personnes âgées sont supposées avoir la mémoire longue, le jeunes, eux, se distingueraient tantôt par l’abstention, tantôt par «la diversité de leurs préférences électorales», toujours selon l’Opinion, qui cite un responsable de l’Ifop: «Il n’existe pas un vote jeune, les 18-25 ans votent de plus en plus comme l’ensemble des Français». Selon les derniers sondages, les jeunes pourraient voter à 30% pour Emmanuel Macron, à 23% pour Marine Le Pen et à 20% pour Jean-Luc Mélenchon, ce dernier bénéficiant d’une « très forte dynamique » depuis le mois de mars. Une percée que ce même sondeur explique par le fait que «les 18-25 ans accordent généralement une prime aux options radicales, ce qui bénéficie aux candidats qui se présentent comme antisystème ou aux forces politiques nouvelles». Pour les amis du candidat de la France insoumise, la messe est dite: «Avec le vote Mélenchon, la campagne prend un coup de jeunes» - «des réseaux sociaux aux meetings, ses revendications sociales et environnementales font mouche», dixit l’Humanité.
Jean-Luc Mélenchon et les autres candidats lancent leurs dernières forces dans la bataille. Meetings tous azimuts, et interviews dans la presse. François Fillon, mis en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs de sa femme, assure dans la Croix que «l’exemplarité, c’est de dire la vérité aux Français». Le candidat de la droite affiche sa détermination: «si je suis passé par ces épreuves, ce n’est pas pour reculer». François Fillon tente aussi de récupérer une partie des électeurs du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, à un moment où chaque dixième de point devient crucial… le candidat de Debout la France est, lui, dans le Parisien, où il assure proposer «une rupture sérieuse, pas le «je rase gratis de Mélenchon ou Le Pen». La patronne du Front national, elle, a accordé un long entretien au Figaro. Selon elle, l’enjeu de cette présidentielle serait rien moins qu’un «enjeu de civilisation», «presque un référendum pour ou contre la mondialisation sauvage».
Un mot, pour terminer, de Jean Lassalle le député des Pyrénées-Atlantiques, lui aussi candidat. Slate nous propose de faire plus ample connaissance avec le patron de Résistons!, qui a lui aussi fait de «la critique du néolibéralisme» un des points forts de son programme, qui propose également «une valorisation des sujets écologistes». Slate évoque un candidat qui semble pourtant «avoir été catapulté d’un autre temps», à la «maladresse bonhomme et assumée», à la «franchise rude et même un peu bourrine sur les bords» qui «dénoteraient» dans le monde aseptisé de la politique. Jean Lassalle, petit-fils et fils de bergers dont «era lenga mairana», la langue maternelle, est l'occitan du Béarn version aspoise, et qui s’est brouillé avec son ex-grand ami béarnais François Bayrou il y a deux ans - quand le patron du Modem avait scellé son alliance avec Alain Juppé – le candidat malheureux à la primaire de la droite.
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