Alors que la campagne présidentielle au Congo-Brazzaville a pris fin ce vendredi, six des treize candidats ont appelé à ne pas aller voter dimanche. Ils dénoncent des fraudes dans l'attribution de cartes électorales.
AFP - Six des treize candidats en lice pour l'élection présidentielle de dimanche au Congo, dont Mathias Dzon, considéré comme le principal adversaire du président sortant, ont annoncé vendredi qu'ils n'iraient pas voter et ont invité leurs partisans au boycottage.
"N'allez pas au vote, restez chez vous! (...) Ce qui va se passer dimanche sera nul et de nul effet", a lancé M. Dzon lors d'un meeting conjoint, ayant rassemblé environ 2.000 personnes, selon un journaliste de l'AFP.
M. Dzon avait à ses côtés les opposants Guy Romain Kinfoussia, Clément Mierassa et l'indépendant Bonaventure Mizidy Bavouéza.
M. Kinfoussia a ensuite précisé à une journaliste de l'AFP que deux autres indépendants, Jean François Tchibinda Kouangou et Marion Matzimba Ehouango, absents du meeting, lançaient le même appel.
"Aucun de nous (six) ne votera. Nous resterons chez nous. Nous restons cependant dans le processus électoral" pour pouvoir déposer des réclamations ensuite, a assuré Guy Romain Kinfoussia, indiquant ne pas disposer de carte d'électeur à son nom. "J'en ai une, mais mes prénoms n'y figurent pas tous".
"Pour nous, l'élection n'a pas lieu le 12 juillet. (...) Elle aura lieu le jour où on laissera aux Congolais la liberté de choisir", a déclaré lors du meeting Mathias Dzon, au nom de ses alliés.
Plus tôt dans la journée, les six candidats avaient demandé, ensemble, un report de la présidentielle, en dénonçant "un corps électoral non maîtrisé et gonflé à volonté", l'attribution de cartes d'électeurs à des personnes "décédées", à des "électeurs fictifs", à des "mineurs" et à des "étrangers".
Selon eux, la Commission nationale d'organisation des élections (Conel) "est à la solde" du président Sassou Nguesso, 66 ans, qui brigue un nouveau septennat.
Auparavant, l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), principal parti d'opposition, avait invité les Congolais à ne pas se rendre aux urnes dimanche pour ne pas "cautionner" une élection "truquée".
Ce parti, fondé par le président déchu Pascal Lissouba, aujourd'hui en exil, a décrété dimanche "jour de deuil national". L'UPADS avait présenté comme candidat au scrutin l'ex-Premier ministre Ange Edouard Poungui. Cette candidature n'a pas été validée par la Cour constitutionnelle.
La campagne électorale doit s'achever vendredi à minuit. Officiellement, 2,2 millions d'électeurs sur 3,6 millions d'habitants sont appelés à choisir leur président.