![Peine de mort : un recul mondial terni par l’exception chinoise Peine de mort : un recul mondial terni par l’exception chinoise](/data/posts/2022/07/22/1658479005_Peine-de-mort-un-recul-mondial-terni-par-l-exception-chinoise.jpg)
La Chine a exécuté en 2016 plus de condamnés à mort que les autres pays réunis, alors que les exécutions reculaient dans le reste du monde, notamment en Iran, au Pakistan et aux États-Unis, affirme Amnesty dans un rapport rendu public mardi.
La peine de mort recule dans le monde : avec 1 032 exécutions en 2016 (contre 1 634 en 2015), les États ont globalement moins recouru à ce châtiment, affirme Amnesty international dans un rapport rendu public mardi 11 avril. Une nette baisse qu’il convient de mettre en perspective selon l’association de défense des droits de l'Homme puisqu’en 2015, un pic historique inédit depuis 1989, avait été atteint. Surtout, comme chaque année, ces données ne prennent pas en compte la Chine, où le nombre d'exécutions reste classé secret d'État. Or, Pékin continue de mettre à mort "des milliers de personnes" tous les ans, davantage que tous les autres pays réunis, estime Amnesty.
Aujourd'hui nous publions notre rapport annuel sur la peine de mort. https://t.co/M7sW35SXHw
— Amnesty France (@amnestyfrance) 10 avril 2017"La Chine est vraiment le seul pays qui observe un tel régime de secret absolu autour des exécutions", a dénoncé le directeur d'Amnesty pour l'Asie orientale, Nicholas Bequelin, lors d'une conférence de presse à Hong Kong. "La raison en est probablement que les chiffres sont très élevés", a-t-il estimé. De quel ordre ? Duihua, une ONG de défense des droits de l'Homme, estime à "approximativement 2 000" le nombre d'exécutions en Chine en 2016. Pour sa part, Human Rights Watch avait estimé en 2014 que le nombre des exécutions dans le pays "était tombé sous le seuil de 4 000 par an ces dernières années", contre 10 000 une décennie auparavant.
China is still the world’s top executioner, but its #deathpenalty numbers remain a deadly secret https://t.co/J8vjgmabrr @richardbranson pic.twitter.com/l9zACABXY7
— AmnestyInternational (@amnesty) 11 avril 2017Amnesty fustige le classement comme secret d'État par Pékin de "la plupart des informations" sur la peine capitale. Par ailleurs, "le risque d'être exécuté pour un crime que l'on n'a pas commis soulève une inquiétude croissante dans l'opinion publique", a observé Amnesty. Plus de 99,9 % des prévenus présentés devant les tribunaux chinois sont reconnus coupables, selon les chiffres officiels. Dans un cas emblématique qui a provoqué l'émoi de tout le pays fin 2016, la Cour suprême chinoise a ainsi innocenté un jeune homme exécuté 21 ans plus tôt pour meurtre et viol, crimes qu'un tueur en série avait finalement avoués une décennie plus tard.
Qui sont les pays qui recourent le plus à la peine de mort ? Avec 567 exécutions recensées en 2016, l’Iran représente à lui seul plus de la moitié de toutes les exécutions recensées dans le monde (Chine exceptée). Le nombre total d’exécutions recensées y a pourtant chuté de 42 % par rapport à l’an dernier. Amnesty a également noté un net recul de l’application de la peine capitale au Pakistan, avec une baisse de 73 %. Cela n’empêche pas l’Iran et le Pakistan avec l’Arabie saoudite et l’Irak de faire partie des pays comptabilisant à eux seuls 87 % de l’ensemble des exécutions à travers le monde. Avec 20 personnes exécutées, soit cinq fois moins qu'en 1999, l'application de la peine de mort a atteint un plus bas historique aux États-Unis.
Avec AFP