
Les législateurs démocrates du Texas reviennent après avoir quitté l'État pendant deux semaines pour bloquer un vote sur une nouvelle carte de redécoupage électoral, le 18 août 2025, à Austin, au Texas. © Eric Gay, AP
Après deux semaines d'exil autoimposé, les élus démocrates au Parlement du Texas ont annoncé, lundi 18 août, leur retour. Ils avaient annoncé fuir l'État afin qu'un quorum ne soit pas atteint pour le vote d'une nouvelle carte électorale qui permettait d'offrir cinq sièges supplémentaires à Donald Trump au Congrès en 2026.
"Après avoir rassemblé les Américains pour se joindre à cette bataille existentielle pour la démocratie, nous revenons au Texas sous nos propres conditions – prêt à construire le dossier légal nécessaire pour vaincre ces cartes anticonstitutionnelles devant les tribunaux", a affirmé le groupe parlementaire des démocrates à la Chambre des représentants du Texas dans un communiqué sur le réseau social X.

Le Parlement local était depuis début août le théâtre d'une confrontation à distance entre élus républicains et démocrates en raison de la volonté des premiers de redessiner les 38 circonscriptions électorales de cet État du sud, le deuxième le plus peuplé du pays.
Poussés par Donald Trump, les responsables républicains du Texas veulent modifier la carte électorale de telle manière à ce que le vote démocrate soit dilué, une technique nommée "gerrymandering", et ainsi accroître de cinq membres leur contingent de 25 élus à la Chambre des représentants à Washington, après les élections de mi-mandat en novembre 2026.
"Réduire au silence les électeurs des minorités"
Mais les démocrates, en minorité au Parlement texan, tentent de s'opposer à l'adoption de ce redécoupage.
Ils avaient fui l'État début août, se réfugiant à Chicago ou New York, afin qu'un quorum ne soit pas atteint. Leur départ avait empêché les républicains d'organiser un vote sur le texte.
Lundi, en annonçant leur retour, ils ont dénoncé la volonté des républicains de "réduire au silence les électeurs des minorités par un "gerrymandering" raciste". Ils estiment, en effet, que la nouvelle carte électorale dilue les voix des électorats afro-américain et hispanique qui, en majorité, votent traditionnellement démocrate.
En signe de riposte, plusieurs gouverneurs démocrates ont annoncé leur intention d'en faire de même, comme le Californien Gavin Newsom.
Mais à l'inverse du Texas, où le processus légal permet ce redécoupage relativement facilement, les États démocrates ont pour beaucoup mis en place des garde-fous législatifs, voire constitutionnels.
Gavin Newsom, à qui de nombreux observateurs prêtent des ambitions présidentielles, devra ainsi soumettre au referendum son projet visant à mettre fin à une commission indépendante pour le découpage électoral. Si les Californiens l'approuvent, le Parlement local à majorité démocrate pourra mettre en place une nouvelle carte qui devrait leur assurer cinq sièges supplémentaires, comme au Texas.
Avec AFP