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États-Unis : Trump se gargarise de l'investiture de son premier juge à la Cour suprême

Neil Gorsuch a prêté serment lundi en tant que juge de la Cour suprême. En réussissant à imposer ce juge conservateur, Donald Trump met fin à 14 mois d'une bataille idéologique et enregistre sa première grande victoire politique.

"Nous sommes réunis ici pour un moment historique." Donald Trump n’a pas caché sa satisfaction de voir Neil Gorsuch prêter serment, lundi 10 avril, en tant que juge de la Cour suprême. Une nomination qui permet à la mouvance conservatrice de retrouver la majorité au sein de l’institution américaine.

En réussissant à imposer ce juge de 49 ans, Donald Trump sait qu'il a contenté des millions d'électeurs de la droite américaine, dont certains avaient voté pour lui uniquement dans cet objectif. "Un nouveau vent d'optimisme traverse notre pays et une foi renforcée dans l'Amérique remplit nos cœurs", a estimé Donald Trump, en rendant hommage à "l'intégrité incontestable" du magistrat.

La confirmation de Neil Gorsuch, qui a les faveurs des religieux traditionalistes, des militants des armes à feu, des opposants à l'avortement et de certains puissants intérêts financiers, constitue la première grande victoire politique du chef de l’État américain, dont les cent premiers jours de présidence ont été marqués par les cuisants revers sur sa réforme de l'assurance santé et son décret anti-immigration.

Âpre bataille

Devant les huit autres juges de la Cour suprême, Neil Gorsuch a promis d'être "un serviteur fidèle de la Constitution et des lois de cette grande nation". L’impétrant a prêté serment la main gauche posée sur une bible tenue par son épouse, face au juge Anthony Kennedy, l'un des deux octogénaires de la vénérable institution. Les juges de la Cour suprême sont nommés à vie, d'où l'importance de leur désignation. La cour est actuellement composée de quatre magistrats conservateurs et quatre progressistes, dont trois femmes.

Neil Gorsuch pourra siéger dès la semaine prochaine. Il remplace le pilier conservateur Antonin Scalia, décédé en février 2016, dont la succession a fait l’objet d’une âpre bataille idéologique. Tout au long de l'année dernière, les républicains du Sénat ont refusé d'accorder une audience au juge Merrick Garland, que Barack Obama avait nommé pour remplacer Antonin Scalia. Cette tactique extrêmement controversée s'est soldée au final par une victoire majeure pour Donald Trump et pour le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.

Avec AFP