En Guyane, le collectif portant le mouvement social rejette le plan gouvernemental et demande 2,5 milliards d'euros "tout de suite". Le Premier ministre Bernard Cazeneuve réunit plusieurs ministres lundi après-midi à Matignon.
"Nous exigeons 2,5 milliards d'euros tout de suite", a lancé Olivier Goudet, un porte-parole du collectif, représentant des "500 frères contre la délinquance", un mouvement très populaire dont les membres marchent encagoulés. Il s’exprimait depuis le perron de la préfecture à Cayenne, où Ericka Bareigts, la ministre des Outre-mer, a reçu la délégation dimanche.
Elle "fait comme si elle ne savait pas que nous avons 50 ans de retard, qu'on subit, que nous voyons de la misère dans notre pays. Nous allons lui montrer", a poursuivi Olivier Goudet, qui menace d’un durcissement du mouvement. "Demain (lundi 3 avril, NDLR), tous les barrages seront fermés", a-t-il affirmé quelques instants plus tard devant la presse.
Le gouvernement compte toutefois maintenir ses engagements. Ericka Bareigts les défendra mercredi en Conseil des ministres, selon son entourage. Le plan d’urgence de 1,085 milliard d'euros "répond aux préoccupations prioritaires exprimées par les différentes parties prenantes regroupées en collectifs, notamment en ce qui concerne l'éducation, la sécurité, la santé ou la commande publique", précise un communiqué du ministère de l’Outre-mer.
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a lui convoqué une réunion de plusieurs ministres lundi 3 avril, dans l'après-midi, à Matignon, pour trouver une issue à ce mouvement social. La réunion, programmée à 16 h 30, doit notamment rassembler les deux ministres de retour de mission en Guyane, Ericka Bareigts, qui a quitté Cayenne dimanche soir, et Mathias Fekl, ministre de l’Intérieur.
Avec AFP