Quelque 88,7 milliards d'euros. Tel était, à la fin du mois de mai dernier, le montant du déficit du budget en exécution de l'État français. Un chiffre que Bercy explique par la mise en œuvre des mesures de relance de l'économie.
Reuters - Le déficit du budget de l'Etat en exécution était de 88,7 milliards d'euros à la fin du mois de mai, contre 50,1 milliards à la même date en 2008, annonce vendredi le ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique.
L'écart s'explique à hauteur de 16,1 milliards par l'incidence de la mise en oeuvre des mesures de relance de l'économie (dont 6,25 milliards d'euros de prêts au secteur automobile) et, pour le reste, par l'évolution moins favorable des recettes fiscales due à la conjoncture, précise le ministère dans un communiqué.
"Le déficit de l'Etat atteindrait 125 à 130 milliards d'euros en comptabilité budgétaire" au titre de l'exercice 2009 a prévenu le ministre du Budget Eric Woerth devant l'Assemblée nationale lors du débat d'orientation des finances publiques le 30 juin.
"Dans ces 125 à 130 milliards d'euros, le déficit " hors crise" représente un peu plus de 40 milliards d'euros, et le déficit de crise environ 85 milliards d'euros, c'est-à-dire les deux tiers", avait-il alors précisé.
Au 31 mai 2009, les dépenses totales (dépenses du budget général et prélèvements sur recettes) atteignent 152,1 milliards d'euros contre 147,4 milliards un an plus tôt, selon le communiqué du ministère.
"Ces chiffres traduisent pour l'essentiel les premiers effets de la mise en oeuvre du plan de relance voté dans le cadre du premier collectif budgétaire pour 2009", précise le ministère.
"Les dépenses exécutées au titre du plan de relance s'élèvent ainsi à 3,5 milliards à la fin du mois de mai (dont 0,8 milliard au titre des dépenses d'investissement)".
"Hors plan de relance, l'évolution des dépenses est en ligne avec les prévisions de la loi de finances. La baisse de la charge de la dette ( 1,5 milliard par rapport au mois de mai 2008) s'explique par l'évolution favorable des taux d'intérêt appliqués à la dette de court terme (BTF)", ajoute le ministère.
Les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements et hors prélèvements sur recettes) s'établissent quant à elles à 90,5 milliards au 31 mai contre 116,4 milliards un an plus tôt.
Les recettes fiscales nettes s'élèvent à 84,4 miliards, en repli de 25,4 milliards par rapport à la même date en 2008. "Cette baisse s'explique à la fois par la mise en oeuvre des mesures de soutien à la trésorerie des entreprises dans le cadre du plan de relance (6,4 milliards) et par l'évolution défavorable des recettes fiscales sous le coup de la conjoncture", explique le ministère.
Sur un remboursement total de 6,4 milliards aux entreprises, 1,5 milliard concerne les reports en arrière de déficit d'impôt sur les sociétés, 3,1 milliards le crédit d'impôt recherche et 1,8 milliards les remboursements de crédits de TVA.
Hors plan de relance, l'évolution des recettes fiscales (-17,3% par rapport à 2008) est surtout affectée par un recul du produit de l'impôt sur les sociétés (-12,1 milliards par rapport à l'an dernier), conséquence de la dégradation des résultats des entreprises en 2008, et des recettes de TVA (-6,3 milliards), signale le communiqué.
Le produit des recettes non fiscales présente, au 31 mai, un recul de 0,6 milliard d'une année sur l'autre. Il intègre l'encaissement par le budget général de 901 millions d'euros de recettes perçues notamment au titre de l'octroi de la garantie de l'État à Dexia et à la Société de financement de l'économie française (SFEF).