Les ministres de l'Intérieur et des Outre-mer ont annoncé samedi un milliard d'euros d'engagements de l'État pour permettre à la Guyane de sortir de la crise dans laquelle elle se trouve.
Toujours en Guyane pour tenter d’apaiser le mouvement social qui secoue le territoire français depuis deux semaines, les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, Mathias Fekl et Ericka Bareigts, ont annoncé, samedi 1er avril, 1,085 milliard d'euros d'engagements de l'État. Cette somme devra permettre d’améliorer la situation dans les domaines de la sécurité, de la justice, de l'éducation ou encore de la santé.
Alors qu'Olivier Goudet, un porte-parole des "500 frères contre la délinquance", a qualifié les réponses de l'exécutif de "non satisfaisantes", la délégation est partie étudier le cahier de propositions.
Parmi les engagements déjà énumérés ces deniers jours par les ministres : la "pérennisation d'un escadron de gendarmes mobiles en Guyane", l'arrivée de 50 gendarmes et policiers en renfort dès 2017, auxquels 80 gendarmes s'ajouteront entre 2018 et 2020, ainsi que l'augmentation de 50 % du nombre de réservistes, dont le nombre passera de 200 à 300, autant de "décisions fermes du gouvernement".
Au niveau judiciaire, Mathias Fekl a confirmé la construction d'un tribunal de grande instance et d'une prison à Saint-Laurent du Maroni, chiffrés respectivement à 30 et 50 millions d'euros. Le ministre de l'Intérieur a également annoncé la mise en place de discussions diplomatiques avec les voisins de la Guyane pour mettre un terme à la délinquance venant de ces pays.
Construction de collèges et modernisation des hôpitaux
Ericka Bareigts a, de son côté, fait état de 400 millions d'euros pour l'éducation, dont 250 millions alloués sur cinq ans à la construction de collèges.
La ministre des Outre-mer a également précisé que 85 millions d'euros seraient investis dans le système de santé guyanais, dont 65 attribués à l'hôpital de Cayenne, avec notamment 40 millions pour se "moderniser".
Alors que les terres en Guyane appartiennent à l'État français, ce qui alimente un fort mécontentement populaire, Ericka Bareigts a annoncé la cession par Paris de 250 000 hectares pour qu'y soit notamment construit des logements sociaux.
Quelque 300 millions d'euros d'investissements en matière d'infrastructures (pont, routes) ont également été validés, ainsi que d'autres mesures destinées aux populations autochtones, à l'économie ou l'environnement.
Avec AFP