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En visite en Turquie, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a affirmé jeudi que le sort du président syrien Bachar al-Assad relevait du peuple syrien. Une ligne confirmée le même jour par l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley.

"Le sort du président Assad, à long terme, sera décidé par le peuple syrien". C'est ce qu'a affirmé le secrétaire d'État américain Rex Tillerson jeudi 30 mars lors d'une conférence de presse à Ankara avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu, alors que la question du sort du président Bachar al-Assad divise la communauté internationale.

Le même jour, l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a confirmé que Washington ne considérait plus le départ du président syrien Bachar al-Assad comme une priorité pour mettre fin au conflit dans le pays. "Il faut choisir ses batailles", a déclaré Nikki Haley à un groupe de journalistes. "Quand vous regardez la situation, il faut changer nos priorités, et notre priorité n'est plus de rester assis là, à nous concentrer sur faire partir Assad". "Nous ne pourrons pas forcément nous focaliser sur Assad comme l'a fait la précédente administration", a-t-elle ajouté.

L'opposition syrienne au régime de Damas a aussitôt réagi en indiquant qu'elle refusait tout "rôle" actuel ou futur de Bachar al-Assad. "L'opposition n'acceptera jamais que Bachar al-Assad ait un rôle à aucun moment (...), notre position ne va pas changer", a déclaré aux médias Monzer Makhous, l'un des porte-paroles du Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition syrienne.

Des pourparlers diplomatiques parrainés par l'ONU sur un règlement politique au conflit qui ravage la Syrie ont commencé en 2016. Mais plusieurs sessions de négociations n'ont jamais permis d'avancer en raison du fossé immense entre les belligérants sur le concept de transition politique. L'administration Trump n'a jusqu'à présent pas ou peu donné de signes sur son implication dans les efforts diplomatiques pour tenter de résoudre le conflit qui ravage la Syrie depuis six ans et a fait plus de 310 000 morts et, selon l'ONU, cinq millions de réfugiés. Elle ne s'est pas non plus prononcée sur la façon dont elle envisage une solution politique, et en particulier sur le sort de Bachar al-Assad, dont l'opposition réclame le départ tout comme l'a fait pendant longtemps l'administration de Barack Obama.

Avec AFP