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Google soutient l'open source... avant toute chose parce que l'open source lui rapporte

La firme de Mountain View vient de mettre en ligne un portail réunissant l'ensemble de ses projets open source. "Google estime que l’open source profite à tout le monde", promet l'entreprise. Mais l'open source profite aussi à Google.

Le site opensource.google.com balaye un total de 2 000 projets. D'un côté, c'est un moyen efficace de faire découvrir à tous l'envergure open source de Google. De l'autre, c'est aussi une façon de se vanter en vitrine que Google veut promouvoir la culture du libre.

Comme dans le mariage de raison qui unissait Microsoft à Linux, il faut garder en tête que si la firme de Mountain View laisse traîner ses pattes dans l'open source, c'est aussi pour le capital sympathie généré. Ou se mettre au diapason, face à des entreprises qui en font déjà tout autant, comme par exemple Microsoft avec sa .NET Foundation.

Des développeurs libres constamment débauchés

"Les acteurs de la Silicon Valley profiteraient plus de l'open source qu'ils ne lui rendraient"

Surtout, on sait que de nombreux développeurs et acteurs du libre sont régulièrement approchés par des géants de la tech (c'est aussi le cas chez Apple) afin d'être débauchés. Pour les multinationales, l'avantage est évidemment le fait de pouvoir profiter en interne et en exclusivité des compétences de ces talents tout en faisant l'économie de logiciels propriétaires. Le reproche régulièrement fait à ces acteurs de la Silicon Valley est d'ailleurs celui de l'équitabilité : ceux-ci profiteraient plus de l'open source qu'ils ne lui rendraient. On se souvient par exemple de l'OS X, système d'exploitation basé sur un composant sous licence BSD comme Darwin. Au lieu d'encourager les uns et les autres à travailler sur Darwin, Apple a fait en sorte à chaque fois de mettre en téléchargement gratuit une mise à jour du cœur de Mac OS X seulement plusieurs semaines ou mois après la sortie officielle de son OS.

L'autre stratégie consiste à passer un projet en open source, comme Google l'a fait avec son outil de machine learning TensorFlow, afin de bénéficier gratuitement d'une forme d'intelligence collective. Dans ce cas précis, il est évident que la décision permet de griller Microsoft et IBM sur le terrain de l'intelligence artificielle. Jurisprudence Android, ce système d’exploitation de Google présent sur tant de téléphones alors qu'il est initialement le fruit d'une collaboration entre programmeurs souvent bénévoles. Entre open source et brevets, la posture économique de ces géants de la tech posent de véritables questions de propriété intellectuelle. 

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