En déplacement à Moscou, la présidente du Front national et candidate à la présidentielle française, Marine Le Pen, a été reçue vendredi par le président russe Vladimir Poutine.
Joli coup pour Marine Le Pen. En déplacement à Moscou, vendredi 24 mars, la présidente du Front national et candidate à l'élection présidentielle a été reçue par le président russe Vladimir Poutine.
Les médias russes ont relayé l'information et la télévision RT News a diffusé des images de la rencontre. "Nous accordons beaucoup d'importance à notre relation avec la France, et essayons de maintenir des relations cordiales à la fois avec le parti au pouvoir et les partis d'opposition", a affirmé le président russe, cité par les agences de presse russes.
"Nous ne souhaitons pas influencer de quelque manière que ce soit la campagne [en France], mais nous nous réservons le droit de communiquer avec tous les représentants des partis politiques français, comme le font nos partenaires en Europe et aux États-Unis", a-t-il ajouté.
Il est toutefois exceptionnel que Vladimir Poutine reçoive un candidat à une élection présidentielle à une date aussi rapprochée d'une élection. La coutume et le protocole l'amènent à rencontrer des chefs d'État de son rang ou éventuellement des chefs de gouvernement de pays ayant un régime parlementaire.
"Il est intéressant d'échanger avec vous sur la façon de développer nos relations bilatérales et la situation en Europe. Je sais que vous représentez un spectre politique européen qui se développe assez rapidement", a par ailleurs déclaré Vladimir Poutine au cours de sa rencontre avec Marine Le Pen.
Un entretien de 90 minutes
La patronne du FN a pour sa part abordé le thème du terrorisme islamiste, assurant selon des images de la télévision russe qu'il était nécessaire de "créer les conditions d'échange de renseignements les plus efficaces possibles pour pouvoir préserver nos populations respectives de ce danger".
Selon Ludovic de Danne, un conseiller de Marine Le Pen qui l'accompagnait, l'entretien a duré une heure et trente minutes.
French presidential candidate Marine Le Pen arrives at State Duma in Moscow https://t.co/ywkfmMTHGv pic.twitter.com/dSQVs06yhW
— Ruptly (@Ruptly) 24 mars 2017Plus tôt, la présidente du FN était arrivée à la Douma, la chambre basse du Parlement, où elle a rencontré des députés russes. Leonid Sloutski, président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, a indiqué avoir personnellement invité Marine Le Pen à rencontrer des élus russes. Favorable à un rapprochement avec le Kremlin, la candidate à la présidentielle propose de reconnaître, si elle accède à l'Élysée, l'annexion de la Crimée par la Russie et de lever les sanctions économiques imposées par l'Union européenne.
Beaucoup de journalistes pour #MarineLePen à la Douma de #Moscou pic.twitter.com/5i57cLnykR
— Mandraud Isabelle (@mandraud) 24 mars 2017Signe d'une proximité entre le FN et des partisans de Vladimir Poutine, le parti d'extrême droite a invité en 2014 un député du parti présidentiel et vice-président de la Douma, Andreï Issaïev, lors d'un congrès organisé à Lyon. Le FN a par ailleurs obtenu, la même année, un prêt de 9 millions d'euros auprès d'une banque russe réputée proche du pouvoir, ce que Marine Le Pen avait justifié par le refus des établissements français de lui consentir la moindre avance.
Soucieuse de soigner sa crédibilité internationale, la candidate a effectué depuis le début de l'année des voyages aux États-Unis (où Donald Trump ne l'a pas reçue), au Liban, où elle a rencontré le président Michel Aoun et son Premier ministre Saad Hariri, et au Tchad, où elle s'est entretenue mardi avec le président Idriss Déby.
Avec Reuters