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France : les associations de malades de Lyme se mobilisent avant la présidentielle

Les associations de malades de Lyme entendent multiplier les actions avant la présidentielle française afin que les mesures promises par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, ne soient pas enterrées par le prochain gouvernement.

Nouvelles plaintes pénales, campement devant le ministère de la Santé, interpellation des candidats à l'Élysée... À quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les associations de malades de Lyme, dont Lyme sans frontières, comptent multiplier les actions et les poursuites judiciaires pour peser sur le futur "plan Lyme" promis par la ministre de la Santé et éviter qu'il ne soit enterré par le prochain gouvernement. Il devait justement être l’objet, mardi 21 mars, d'une réunion de travail avec les autorités sanitaires.

Les associations militent notamment pour la reconnaissance de la forme chronique de cette maladie transmise par les tiques, pour une sensibilisation de la population et pour la modification du protocole officiel de diagnostic et de soins.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a partiellement répondu à leurs attentes en annonçant, fin septembre, quinze mesures pour une meilleure prise en charge de cette maladie complexe, dont la révision de ce protocole décrié. Une première réunion de travail a eu lieu mardi à la Haute Autorité de santé (HAS) en vue d'élaborer un nouveau protocole, et l'autorité devrait publier ses travaux "en juillet". Mais, à un mois de l'élection présidentielle, les associations veulent s'assurer que le dossier ne tombera pas aux oubliettes avec le prochain gouvernement.

Soixante-dix nouvelles plaintes

Sur le plan judiciaire, 70 nouveaux dossiers seront déposés d'ici fin mars dans l'assignation en responsabilité civile contre cinq fabricants de tests de diagnostic, dont le français bioMérieux, accusés de ne pas avoir informé le public du manque de fiabilité des tests qu'ils commercialisent. Ils s'ajouteront aux 130 plaintes déjà déposées en octobre.

Les deux avocats à l'origine de cette action comptent également porter plainte au pénal "courant avril" contre le centre national de référence (CNR) sur la maladie de Lyme, à Strasbourg, et contre son directeur, Benoît Jaulhac. Cette plainte visera "à mettre à jour les liens d'intérêts entretenus entre le CNR et les laboratoires", ont expliqué Me Catherine Faivre et Me Julien Fouray à l'AFP.

Des poursuites sont aussi annoncées "courant mai" contre les professionnels de santé (médecins, laboratoires d'analyse, etc.) qui appliquent "à la lettre" le protocole de soins de 2006. Une façon de "contre-attaquer" alors que plusieurs médecins qui s'éloignent de ce protocole pour soigner leurs patients atteints de Lyme sont, eux, convoqués par la Sécurité sociale et poursuivis par l'Ordre des médecins, reconnaît Me Faivre.

Matthias Lacoste, président de l'association Le droit de guérir, compte, quant à lui, "planter sa tente" devant le ministère de la Santé le 5 avril et y rester tant qu'il n'y aura pas de "mesures immédiates" pour améliorer la situation des malades.
 

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