Ah, quelle soirée de punchlines à la petite semaine et de scolaires récitations de paragraphes de programme ! Si vous avez préféré regarder le téléfilm de France 2 ce lundi 20 mars (ça se défend), on vous résume rapido ce qu'il s'est passé sur TF1.
On ne va pas se mentir : ce premier débat télévisé entre les principaux candidats à la présidentielle française avait d'abord tout de l'exposé relou fait par des élèves qui ont pompé l'encyclopédie Encarta 1998. Autrement dit : une première heure où l'on n'apprend rien et se surprend à s'arracher un cuticule ou deux puis à déformer un trombone qui traînait sur la table basse.
Chacun a joué son rôle : François Fillon a promis qu'il serait le président du redressement national parce que les impôts sont le Diable pour tout Français rêvant d'aller au bout de ses rêves, là où la raison s'achève ; Jean-Luc Mélenchon a juré qu'il tuerait la Ve République et mettrait en place une assemblée constituante ; Emmanuel Macron a fait valoir que contrairement aux autres, son parti n'était pas un repaire d'apparatchiks ; Marine Le Pen a plaidé pour l'indépendance nationale et Benoît Hamon a sorti sa carte du rassemblement à gauche, avec deux ou trois notes environnementalistes. BREF. Rien que l'on ne savait pas déjà.
Heureusement, comme lors d'un dîner un peu plan-plan qui finit par devenir un peu moins chiant quand les gens ont un coup dans le pif, les langues se sont déliées et tout le monde a commencé à se couper la parole ambiance fin d'AG de syndic quand personne n'est d'accord pour voter la réparation du local à vélo ou des chiottes communes du 3e étage. Pour vous épargner le replay, Mashable FR vous résume les trucs à retenir.
1. Macron a dit à Le Pen qu'il n'avait "pas besoin d'un ventriloque"
On pensait que le benjamin de la course à la présidentielle était une intelligence artificielle enfermée dans un mannequin en silicone utilisé dans les laboratoires de fond de teint Gemey Maybelline. En fait, Macron est capable de sincèrement s'énerver en s'animant autrement qu'à travers des phrases de robot qui a un petit cheveu sur la langue.
La preuve, quand Marine Le Pen a laissé entendre qu'il ne dirait pas non à un poste de commercial dans une entreprise de burkini, le mec est sorti de ses gonds comme un délégué de classe à qui on la fait pas et a lancé qu'il n'avait "pas besoin d'un ventriloque, Madame" parce qu'il sait s'exprimer tout seul et refuse que quiconque parle à sa place. On le comprend.
2. Le Pen pense que tout est de la faute de l'Europe
Et malheureusement, aucun des autres candidats n'a vraiment eu l'étoffe pour lui voler le mic quand elle est partie dans ses diatribes.
3. Avant le débat, Mélenchon a bu beaucoup de Powerade
Imagine, tu es en CM2 et le maire de la ville t'a dédicacé un dictionnaire pour ton passage au collège. Problème : le prénom qui figure en première page n'est pas le tien mais celui de ton voisin de classe qui mange son cérumen. C'est un peu ce qu'il s'est passé pour Mélenchon qui s'est retrouvé en Trending Topic sur Twitter, mais avec une coquille à son nom de famille, orthographié avec un A. Bon, on ne va pas trop le plaindre non plus : en ayant été le distributeur à punchlines de la soirée, il a quand même gagné la place de chouchou des réseaux sociaux. Vu comme il trépignait d'envie de lâcher ses uppercuts verbaux, le mec a forcément dû ingérer trois Powerade et 2 rails de Juvamine dans sa loge. Ce n'est pas possible autrement.
Sinon, comme d'hab, c'est son côté papi toujours de mauvais poil qui a le plus fait marrer la Toile. Sans grande surprise, Méluche s'en est surtout pris à Marine Le Pen, un peu comme ces deux vieux potes d'enfance qui se parlent comme du poisson pourri alors que tout le monde sait qu'au fond ils se désirent ardemment et vont finir par se pécho sur un malentendu un soir de décembre 2019.
Il y a aussi eu ce moment savoureux où il a tâclé ses adversaires assez frileux sur la question de la moralisation de la vie publique. "PUDEUR DE GAZELLES", il a dit. Avant de lancer des regards lourds de sens à Fillon et Le Pen, puis égrener ses mesures pour plus de transparence dans les mandats politiques : inéligibilité des élus condamné une seule fois, interdiction de faire un métier de conseil quand on est parlementaire, interdiction d'embaucher les membres de sa famille au Parlement, contrôle de l'indemnité des frais de mandats...
Et vous autres alors, autres candidats et antilopes effarouchées qui prennent à peine partie ?
4. Fillon s'est fait tout petit
Tu vois ce mec qui ne dit rien pendant une partie de "loups garous" parce qu'il a peur que les "villageois" le confrontent et le démasquent ? En voici une illustration officielle, pris en plein délit de "je me contente de regarder fébrilement et silencieusement les autres invités de la soirée en espérant me faire oublier" :
5. Hamon était moins à la hauteur que lors de précédents débats
Rien à ajouter de plus que ce tweet, qui résume tout :
Voilà, on espère que ce résumé vous a fait gagner 2 ou 3 heures de votre vie. Au lieu de re-regarder le débat, vous vous trouvez désormais en possession d'un surplus de temps qui va vous permettre de prendre des nouvelles de vos parents et/ou de refaire les joints de la salle de bain. De rien.
Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.