
Emmanuel Macron a annoncé, samedi, qu'il rétablirait un "service national" obligatoire d'une durée d'un mois, s'il était élu président. Il reprend ainsi à son compte une idée, qui agite la classe politique depuis les attentats de 2015.
Vers un retour du service militaire ? C’est ce qu'a proposé le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, samedi 18 mars, assurant qu'il rétablirait un "service national" obligatoire d'une durée d'un mois, s'il était élu président. Il reprend ainsi à son compte une idée qui agite la classe politique depuis les attentats de 2015.
"Un service national de durée courte, obligatoire et universel sera instauré, a indiqué le candidat d'En Marche !, lors d'un discours de plus d'une heure consacré aux questions de défense, à Paris. Chaque jeune Français ira ainsi à la rencontre de ses concitoyens, fera l'expérience de la mixité sociale et de la cohésion républicaine durant un mois", a fait valoir Emmanuel Macron, favori des sondages pour la présidentielle.
Forte portée symbolique
Un projet de loi sera présenté dès la fin de l'année 2017, a détaillé Emmanuel Macron. Les jeunes devront effectuer leur service dans les trois ans suivant leur majorité, a-t-il ajouté.
Quelque 600 000 jeunes hommes et femmes, encadrés par des militaires ou des gendarmes, acquerront ainsi chaque année "une expérience directe de la vie militaire, de ses savoir-faire et de ses exigences", a souligné Emmanuel Macron.
Cette mesure ne figurait pas jusqu'à présent dans son programme - elle était défendue en revanche par François Bayrou, qui a rallié le candidat. À forte portée symbolique, elle a toutes les chances de s'imposer comme un marqueur de la campagne.
Quel coût pour cette mesure ?
L'idée, relancée après les attentats de 2015 à Paris, est restée jusqu'ici lettre morte en raison de son coût et de la mobilisation qu'elle demanderait à une armée déjà surengagée en France comme à l'étranger.
"Ce projet a bien sûr un coût significatif et je l'assumerai. La rencontre des armées de la République et de la jeunesse de France, la cohésion nationale, ce sont des enjeux qui le méritent", a martelé le candidat d'En Marche !.
Son coût annuel (logement, transport, frais d'encadrement...) s'élèvera entre deux et trois milliards d'euros par an "en régime de croisière", a-t-il estimé.
Le service militaire obligatoire avait été supprimé en 1997 par Jacques Chirac et remplacé par une armée de métier, jugée plus adaptée aux conflits et menaces de l'après-Guerre froide.
Avec AFP