Pour les dirigeants des états membres du G8, la situation économique mondiale reste incertaine et des conséquences sociales sont à craindre. Par ailleurs, ils se sont engagés à réduire de moitié les émissions mondiales de gaz.
AFP - Les dirigeants du G8 ont averti mercredi que la situation économique restait incertaine avec les conséquences sociales que cela pourrait avoir, mais ont pris un engagement ambitieux en faveur du climat, pour l'instant rejeté par les pays émergents.
Les huit pays les plus riches de la planète, réunis en sommet à L'Aquila dans le centre de l'Italie, ont décidé mercredi de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici à 2050 par rapport à 1990 et de "80% ou plus" celles des pays industrialisés, afin de limiter le réchauffement global à 2°C, selon le texte de leur déclaration.
"Nous avons enfin obtenu que les pays du G8 se rallient à l'objectif des deux degrés", s'est félicité sur ce point la chancelière allemande Angela Merkel devant quelques journalistes.
Cet engagement, rendu possible par le changement d'attitude des Etats-Unis sur ce dossier depuis l'arrivée au pouvoir du président Barack Obama, tranche avec le refus du Forum des principales économies (MEF), qui associe le G8 et les grands pays émergents, à se fixer pareil objectif.
"Ce défi mondial ne peut être relevé que par une action mondiale. C'est pourquoi nous réitérons notre volonté de partager avec tous les pays l'objectif d'une réduction d'au moins 50% des émissions mondiales d'ici à 2050", déclare le G8.
La balle est désormais dans le camp des pays émergents, qui doivent retrouver ceux du G8 jeudi à L'Aquila. Mais le départ précipité mardi du président chinois Hu Jintao en raison des émeutes dans la région du Xinjiang laisse peu de place à de nouvelles ambitions. La Chine est passée en 2008 au premier rang des pollueurs.
Sur le front économique, le G8 a pris acte du léger mieux de la conjoncture tout en restant très prudent sur les chances d'une reprise durable.
"La situation reste incertaine et des risques importants continuent de peser sur la stabilité économique et financière", considère le G8 dans son diagnostic très attendu sur la crise. "Les effets de la crise économique sur les marchés du travail peuvent remettre en cause la stabilité sociale", avertit en outre le G8 dans cette déclaration commune publiée au premier jour du sommet.
Le G8 - Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Canada et Japon - s'engagent aussi à réfléchir à des "stratégies de sortie" de leurs politiques de relance mais sans fermer la porte à de nouveaux coups de pouce budgétaires.
Sur la question du pétrole, les dirigeants ont appelé les pays producteurs et consommateurs de pétrole à "améliorer la transparence et renforcer leur dialogue" afin d'atténuer la volatilité des prix.
Ils ont enfin affirmé qu'ils ne pouvaient "continuer de tolérer" l'évasion fiscale.
Sur le plan diplomatique, l'Iran devrait échapper à une condamnation malgré la répression qui a suivi la réélection contestée du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, la Russie s'opposant à toute ingérence dans les affaires intérieures de Téhéran.
Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, dont le pays préside le G8, a admis que les "conditions" d'une condamnation de l'Iran "n'étaient pas réunies".
La Corée du Nord, qui a procédé à un essai nucléaire en mai et à de nouveaux tirs de missiles sera en revanche "fermement condamnée", selon M. Frattini.
Le G8 s'est également engagé mercredi à respecter ses promesses d'augmenter l'aide publique au développement en faveur de l'Afrique et d'accroître "avec d'autres donateurs" de 25 milliards de dollars par an cette aide sur la période 2004-2010.
Ce sommet, initialement prévu en Sardaigne, a été organisé à L'Aquila, dans le centre de l'Italie, en signe de solidarité avec ses habitants, victimes d'un séisme en avril qui y a fait 299 morts.